Le marché mondial du luxe s'est remis de la crise et devrait croître de 10% cette année en particulier grâce à l'Asie, indique lundi le cabinet Bain&Company qui a fortement révisé en hausse sa précédente estimation d'un taux de croissance de 4%.

Après avoir connu un repli de 8% l'an dernier à 153 milliards de dollars, le marché du luxe devrait enregistrer cette année une croissance de 10% à 168 milliards, selon une étude de Bain réalisée en collaboration avec la Fondation Altagamma qui réunit les grands noms du luxe italien.

En 2011, le luxe devrait poursuivre sur la voie de la croissance à un taux compris entre 3 et 5%, selon Bain.

L'Asie est le moteur de cette croissance: après +10% en 2009, le luxe devrait y croître de 22% cette année. La Chine reste le marché principal de la région avec une croissance de 30% cette année après 20% en 2009.

Les États-Unis devraient connaître de leur côté une croissance de 12%, l'Europe de 6% tandis que le Japon devrait accuser un nouveau repli de 8%.

La hausse du yen et du dollar ont également un rôle majeur dans la croissance du marché en valeur. En 2010, la hausse des deux monnaies devraient représenter 40% de la croissance du secteur. À taux constants, elle ne serait en effet que de 6% et non de 10%, souligne Bain.

Par produits, les accessoires en cuir seront les principaux bénéficiaires de la reprise avec une croissance de 20% tandis que le secteur chaussures devrait croître de 16%, les montres et les bijoux de 13%, l'habillement de 8% et les parfums et cosmétiques de 4%.

Sous l'effet de cette reprise plus vigoureuse que prévu, les entreprises du luxe ont annoncé récemment un bond de leurs résultats.

Le numéro un mondial, le français LVMH, a enregistré une hausse de 23,6% de son chiffre d'affaires au troisième trimestre tandis que l'italien Prada - qui pense à s'introduire en Bourse à Hong Kong, signe que l'Asie est devenue incontournable pour le secteur - a connu une envolée de ses ventes de 29,4% au premier semestre.

Selon Bain, l'un des défis du secteur pour les prochaines années sera justement de tirer profit de «l'énorme potentiel» de la Chine avec la «bonne stratégie» et des «collections dédiées».