La Chine est un «moteur important» de la reprise économique mondiale, a déclaré lundi le Premier ministre chinois Wen Jiabao, tout en soulignant la multiplication des facteurs de risques pour son système financier, à l'occasion du «Davos» chinois à Tianjin.

M. Wen a aussi assuré aux investisseurs étrangers qu'ils seraient traités sur un pied d'égalité avec les entreprises chinoises et que la propriété intellectuelle était une priorité pour son gouvernement.

«La croissance économique de la Chine a offert d'importantes opportunités de croissance aux multinationales et créé une énorme demande pour les grandes économies et les pays voisins» de la Chine, a déclaré M. Wen à l'ouverture du Forum économique mondial d'été, devant un parterre d'un millier de représentants du monde des affaires venus de 80 pays.

«Elle devenue un important moteur de la reprise économique mondiale», a poursuivi le chef du gouvernement chinois, dont le pays vient de ravir au Japon la place de deuxième économie mondiale.

«Notre plan de relance et les mesures qui l'ont accompagné ont été pris au bon moment et ont porté leurs fruits. Ils sont efficaces et adaptés aux réalités chinoises», a poursuivi Wen Jiabao.

Ce plan de relance, de plus de 400 milliards d'euros, a été accompagné par l'ouverture très grande des vannes du crédit, ce qui, a reconnu M. Wen, est porteur de risques. Le crédit a été resserré cette année.

«Nous sommes parfaitement conscients des risques fiscaux et financiers, surtout en ce qui concerne les plates-formes de financement des gouvernements locaux», a dit le Premier ministre chinois.

La plupart des crédits ont été accordés à ces structures créées par les provinces, les municipalités et les districts, qui n'ont pas le droit de lever des fonds directement.

L'an dernier, le volume des prêts accordés par les banques chinoises a presque doublé par rapport à 2008, atteignant 9600 milliards de yuans (1460 milliards de dollars CAN).

L'objectif du gouvernement est de ramener ce montant à 7500 milliards de yuans (1140 milliards CAN) cette année.

Selon la presse chinoise, les emprunts à risque atteindraient 1760 milliards de yuans (268 milliards CAN), soit près de quatre fois le montant de créances douteuses détenues officiellement fin juin par les banques.

«Les risques se sont quelque peu accrus au cours des derniers mois», a reconnu M. Wen.

«Nous avons défini des mesures pour renforcer la régulation de ces plate-formes de financement et leur mise en oeuvre est son cours», a assuré le Premier ministre.

M. Wen a encore déclaré que son gouvernement voulait «un environnement ouvert et équitable pour les entreprises à capitaux étrangers».

«La Chine accorde une haute priorité à protection de la propriété intellectuelle, dont elle fait une priorité nationale», a-t-il affirmé.

Enfin, le Premier ministre a assuré que «pour les appels d'offre publics, les entreprises à capitaux étrangers et à capitaux chinois étaient traitées sur un pied d'égalité».

L'ouverture de l'énorme marché des appels d'offres publics chinois fait actuellement l'objet de négociations dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

La Chine a fait une offre d'adhésion au pacte appelé Government Procurement Agreement (GPA), qui définit des règles internationales pour l'accès aux marchés publics et que 41 pays ou régions, dont les États-Unis, l'UE et le Japon, ont signé.

Selon le quotidien China Daily, les prochaines négociations sur l'adhésion de la Chine devraient avoir lieu en octobre.