Le Fonds monétaire international et l'Organisation internationale du Travail ont affirmé jeudi que le niveau du chômage dans les pays développés allait justifier des politiques de rigueur plutôt modérées en 2011, pour éviter d'étouffer le marché du travail.

«Comme stratégie globale, la plupart des économies développées ne doivent pas resserrer leur politique budgétaire avant 2011, car le fait de la resserrer plus tôt pourrait saper la reprise», ont écrit les deux organisations dans un document de travail commun sur la croissance et l'emploi.

Le FMI et l'OIT estiment à 1,25% du produit intérieur brut la réduction du déficit budgétaire visée par ces pays. Or pour eux, «une consolidation plus rigoureuse étoufferait une demande intérieure qui est toujours fragile».

«Une rigueur budgétaire prématurée pourrait causer du tort à la croissance et provoquer des déficits et une dette encore plus grands», ont ajouté le Fonds et l'OIT, plaidant pour «l'accélération de la reprise de l'emploi par le versement de subventions de divers types».

«Clairement toutefois, la situation budgétaire varie en fonction des pays, exigeant une adaptation de cette stratégie générale à la marge de manoeuvre budgétaire disponible», ont-ils admis.

Dans ce document rédigé en vue d'une conférence à Oslo le 13 septembre sur «les défis de la croissance, de l'emploi et de la cohésion sociale», les deux organisations estiment à 210 millions le nombre de chômeurs aujourd'hui dans le monde, soit 30 millions de plus qu'en 2007.

«Si l'on en croit les conséquences des récessions précédentes, le coût pour ceux qui perdent leur emploi pourrait être une perte permanente de revenus, une baisse de l'espérance de vie, et un abaissement du niveau de diplôme et des revenus de leurs enfants», ont-elles déploré.