L'Espagne a passé jeudi avec succès un nouveau test sur le marché obligataire, malgré la menace lancée la veille par l'agence de notation financière Moody's d'un possible abaissement de la note du pays, qui a fait craindre un fort renchérissement de ses taux d'emprunt.

Le Trésor espagnol est parvenu à lever 3,5 milliards d'euros d'obligations à 5 ans à un taux moyen de 3,657% un peu plus élevé que lors de l'adjudication précédente du même type, le 6 mai (3,532%), a indiqué à l'AFP le ministère de l'Economie.

L'annonce de Moody's «n'a pas eu la capacité de faire bouger le marché et la demande à été très forte», s'est félicité un porte-parole de ce ministère.

«Cette émission suit la dynamique des précédentes, un peu plus chère mais avec une forte demande», a-t-il ajouté.

Elle a suscité une forte demande --5,8 milliards d'euros-- et le montant final de l'opération s'établit dans le haut de la fourchette, entre 2,5 et 3,5 milliards d'euros, avait auparavant indiqué à l'AFP un stratégiste obligataire interrogé à Paris.

Le taux moyen de l'émission est inférieur au rendement des obligations espagnoles de même échéance constaté en clôture mercredi, soit 3,752%.

L'opération était d'autant plus surveillée qu'elle survenait avant que la Banque centrale européenne (BCE) ne communique sur le résultat d'un gigantesque prêt aux banques de la zone euro.

La BCE a alloué jeudi 111,2 milliards d'euros aux banques via une opération de refinancement spéciale qui doit les aider à rembourser un prêt record de 442 milliards contracté il y a un an.

L'agence de notation financière Moody's a indiqué mercredi qu'elle envisageait d'abaisser la note souveraine de l'Espagne, en raison de la faiblesse des perspectives de croissance et de la fragilité de son économie.

Elle pourrait abaisser cette note «Aaa» de «un ou deux crans» à la fin d'une période d'examen de trois mois.

«Nous ne croyons pas que cette abaissement aura lieu car le gouvernement prend toutes les mesures nécessaires» - réduction des déficits, réformes structurelles - pour l'éviter, a commenté le ministère de l'Economie.