Le Fonds monétaire international (FMI) a affirmé mardi que la hausse de la dette publique dans les pays développés pourrait compromettre la stabilité du système financier mondial, alors qu'il est aujourd'hui plus sain que l'année dernière.

Dans son «Rapport sur la stabilité financière dans le monde» semestriel, le FMI a estimé qu'après le recul des risques dus à la chute des marchés financiers et à la récession mondiale, le système financier mondial était confronté à un nouveau danger, le gonflement de la dette des États.

«La reprise économique ayant gagné en vigueur, les menaces pesant sur la stabilité financière mondiale se sont atténuées, mais les craintes que suscitent les risques souverains des pays avancés pourraient compromettre les progrès enregistrés sur le plan de la stabilité et prolonger le marasme du crédit», écrit le Fonds.

Pour illustrer l'amélioration de la santé du système, le FMI a revu à la baisse son estimation du coût de la crise actuelle pour les institutions financières mondiales, à près de 2300 milliards de dollars contre 2800 milliards six mois auparavant.

Ce chiffre correspond au coût qu'auront dû supporter, entre l'été 2007 et la fin 2010, les banques et autres institutions financières américaines, européennes et asiatiques, en raison de la baisse de la valeur constatée ou prévisible des actifs financiers qu'elles détiennent.

Mais cette amélioration pourrait n'être que momentanée.

«La montée en flèche des besoins de financement souverain risque de se heurter à une offre de crédit limitée et, partant, de pousser les taux d'intérêt à la hausse et d'aggraver les tensions de financement pour les banques», a-t-il ajouté.

Le FMI n'a pas chiffré cette hausse, mais a estimé que les premières victimes en seraient «les PME et les emprunteurs les moins fiables».