Le Fonds monétaire international (FMI) a indiqué mercredi qu'il prévoyait la persistance d'un taux de chômage «élevé», aux alentours de 9% en moyenne, dans les pays développés en 2010 et 2011.

Lors de ces deux années, selon le scénario privilégié par le FMI, «le taux de chômage reste élevé (environ 9%) jusqu'à la fin 2011», écrivent des économistes de l'institution dans un chapitre des «Prévisions économiques mondiales» semestrielles.

«De plus, le taux de chômage monte toujours alors même que le nombre d'emplois commence à croître, étant donné l'expansion continue de la population active», ont poursuivi ces économistes.

Le FMI a basé ces prévisions sur un examen des tendances de l'emploi lors des phases qui ont suivi les précédentes récessions mondiales.

«Pour plusieurs économies développées, la possibilité d'une reprise lente de l'activité et la nature de la récession récente (une crise financière combinée à une chute des prix de l'immobilier) présage de taux de chômages élevés à court terme», a prévenu le Fonds.

La plupart des économies développées ont vu jusqu'ici leur taux de chômage seulement se stabiliser après une forte hausse en 2009, la baisse du chômage étant généralement en retard par rapport au retour de la croissance.

Le FMI s'est inquiété des conséquences de ce retard. «Comme un chômage élevé peut rapidement devenir un problème structurel, cela pourrait entraîner des difficultés politiques et sociales graves», a-t-il averti.

«La profondeur et la durée de la Grande récession dans plusieurs économies développées a créé la nécessité de certains ajustements structurelles pour leurs marchés du travail», a relevé le Fonds.

«La tâche des responsables politiques est de faire en sorte que cet ajustement se fasse le plus en douceur possible et de minimiser les conséquences économiques et sociales de long terme d'un taux de chômage obstinément élevé», a-t-il ajouté.

L'institution a proposé des réformes devant permettre, selon elle, de stimuler l'embauche.

«Dans les pays où la productivité du travail est forte mais l'incertitude macro-économique reste élevée, des subventions temporaires à l'embauche peuvent contribuer à avoir une création d'emplois plus tôt», a souligné le FMI, évoquant le cas de pays où le marché du travail est moins protégé comme les États-Unis ou la Grande-Bretagne.

Dans les pays où le marché du travail est plus protégé (Allemagne, Espagne, France et Italie), «certaines mesures devraient être prises pour s'attaquer aux conséquences négatives de marchés du travail coupés en deux» entre titulaires d'un CDI et d'un CDD, a recommandé le FMI.

D'après lui, pour ces pays, «faire la transition vers des contrats de travail à durée indéterminée dans lequel la sécurité de l'emploi augmente progressivement avec l'ancienneté pourrait contribuer à améliorer la formation des salariés et accroître la couverture en allocations chômage».

hh/mla/lth