Le président de l'eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a estimé lundi que la zone euro «doit avoir un instrument disponible qui lui permette d'aider la Grèce» à retrouver la confiance des marchés pour refinancer son énorme dette publique.

Mais l'Allemagne s'oppose à une aide financière et Athènes pourrait devoir se tourner vers le Fonds monétaire international (FMI).

«La Grèce ne sera pas abandonnée si nous voyons qu'elle a besoin de l'aide de la zone euro», a déclaré M. Junker, premier ministre et ministre du Trésor du Luxembourg, devant la commission économique du Parlement européen à Bruxelles.

Mais au moins deux des 16 pays de la zone euro refusent de proposer des garanties de prêts à la Grèce, a-t-il ajouté, ce qui rend «tout à fait possible» selon lui la situation où un pays de la zone euro en difficulté obtiendrait une aide financière du FMI en complément de celle d'autres pays de la zone euro, qui fourniraient le plus gros de l'effort.

La Grèce doit trouver environ 20 milliards d'euros (environ 27,6 milliards CAN) dans les deux prochains mois pour rembourser des obligations d'État arrivant à échéance, mais l'ampleur de sa dette et de ses déficits publics est telle qu'elle ne trouve à emprunter qu'à des taux d'intérêt extrêmement élevés, qui aggravent d'autant sa situation financière.

Le gouvernement, qui a pris des mesures d'austérité très sévères, ne demande pas de l'argent, mais des garanties susceptibles de rassurer les marchés sur sa solvabilité, pour refinancer sa dette à des taux moins exorbitants.

Les gouvernements de l'Union européenne se sont dits disposés la semaine dernière à soutenir la Grèce, si nécessaire par des prêts bilatéraux, mais la chancelière allemande Angela Merkel a jugé inutile dimanche de discuter d'une aide financière lors du sommet européen de ces jeudi et vendredi à Bruxelles.

Son ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a réaffirmé cette vue lundi. «La Grèce n'a pas demandé d'argent, c'est pourquoi nous n'avons pas besoin de prendre une décision maintenant», a-t-il jugé. L'Allemagne n'est pas opposée, contrairement à la France, à ce qu'Athènes demande l'aide du FMI.

Le premier ministre grec, Georges Papandréou, a prévenu ses partenaires européens vendredi qu'il envisagerait de se tourner vers le FMI si la zone euro ne proposait rien de plus substantiel au conseil européen qu'un soutien verbal qui n'a pour l'heure pas suffi à rassurer les marchés.

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a dit continuer d'espérer que la zone euro s'accorderait sur des prêts bilatéraux coordonnés à la Grèce. Les dissensions au sein du bloc pèsent sur l'euro, qui s'échangeait à 1,3477 $ US lundi, son plus bas niveau depuis le début du mois.