Le monde de la finance a renoué avec ses vieilles habitudes d'avant crise, lui faisant préférer le risque et la recherche de profit court terme aux stratégies plus lointaines de croissance, s'est inquiété mardi le président de la banque nationale suisse (BNS), Jean-Pierre Roth.

«Tous les anciens réflexes reviennent immédiatement» avec la fin de la tourmente, a expliqué lors d'un point de presse M. Roth soulignant que le goût du risque réapparaissait, que la recherche de crédit ou profit court terme redevenaient «la règle».

Cette situation doit rappeler aux gouvernements la nécessité de réguler la finance et de renforcer les institutions financières internationales comme il en a été question lors des derniers G20, a ajouté le banquier central.

«Je crois qu'il faut absolument continuer sur cette ligne si nous ne voulons pas à terme nous trouver confronté à de plus graves problèmes», a souligné M. Roth qui est également membre du Conseil de stabilité financière, chargé de resserrer le cadre de la régulation financière internationale

Car la crise a changé «un paramètre fondamental» pour les banquiers, a poursuivi le responsable suisse.

Désormais, les grands banquiers savent qu'en cas de nouvelle déroute, ils pourront «compter sur l'appui de l'État». Ces derniers ont volé au secours de leurs institutions ébranlées par la crise des crédits hypothécaires à risque américaine en déboursant des centaines de milliards de dollars pour leur sautevage.

«Ceci pose un problème fondamental et demande que le système financier soit renforcé», a insisté M. Roth.