Le directeur général du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn a affirmé mercredi à New York que le moteur de la croissance économique mondiale semblait «en train de redémarrer», même si la crise «n'est pas finie».

«Les conditions financières se sont améliorées et le moteur de la croissance semble être en train de redémarrer», a estimé M. Strauss-Kahn dans un discours, lors d'un sommet de chefs d'Etat, de dirigeants d'entreprise et d'institutions internationales, et de prix Nobel.

«Il n'y a pas si longtemps, l'économie mondiale se situait au bord du gouffre», a-t-il souligné, selon le texte de son intervention distribué à la presse.

Evoquant la «panique absolue» qui avait suivi la faillite de la banque d'affaires américaine Lehman Brothers en septembre 2008, il a rappelé qu'à cette époque-là «l'activité entamait une spirale descendante» et que les craintes de retomber dans une dépression comme celles des années 1930 «n'étaient pas sans fondement».

«Mais le monde d'aujourd'hui a l'air différent. La crise n'est pas finie, mais j'espère que le pire est derrière nous. Nous semblons avoir évité le désastre», a-t-il expliqué.

Le dirigeant du FMI a rappelé la prévision du Fonds d'une «reprise mondiale lors de la première partie 2010». «au fur et à mesure de cette crise, je pense que nous avons prouvé notre valeur avec nos prévisions réalistes, à la fois pour la croissance et les pertes de crédit», a-t-il ajouté.

Le FMI doit publier ses nouvelles prévisions économiques mondiales le 1er octobre.

«Si on regarde la crise financière mondiale actuelle, la pire depuis la Grande Dépression, les risques était incroyablement élevés. L'économie mondiale aurait pu être confrontée à un effondrement. Mais nous nous sommes éloignés du gouffre, et le FMI a certainement rempli son rôle», a-t-il poursuivi.

A la veille de l'ouverture d'un sommet des pays riches et émergents du G20 à Pittsburgh, M. Strauss-Kahn a également souligné le rôle du Fonds «comme conseiller en matière de politiques économiques, mettant l'accent en particulier sur la nécessité d'une action commune, coordonnée».

«Le FMI a été parmi les premiers à pointer vers des mesures en réaction à la crise qui ont désormais intégré le sens commun, notamment la relance budgétaire et la nécessité de restructurer le système bancaire», a-t-il déclaré.

Le directeur général du Fonds a loué le rôle de son institution dans la stabilité économique et la paix mondiales.

Pour lui, «l'enjeu est surtout élevé dans les pays à faibles revenus, où les populations sont particulièrement vulnérables».

«Dans de nombreuses régions du monde, la question n'est pas seulement une hausse du chômage ou une baisse du pouvoir d'achat, mais la vie et la mort elle-même», a prévenu M. Strauss-Kahn.

«La marginalisation et la régression économiques pourraient aboutir à des troubles sociaux, une instabilité politique, ou un effondrement de la démocratie. On pourrait assister à la guerre. C'est ce que nous devons éviter», a-t-il insisté, appelant à «une aide durable» aux pays pauvres.