Le patron de la banque publique allemande WestLB a déposé une demande auprès des autorités bancaires pour créer la première «bad bank» (structure de défaisance, ndlr), a-t-on appris jeudi auprès d'une source bancaire.

«Le patron de WestLB a déposé une demande auprès du Soffin (fonds gouvernemental de soutien aux banques, ndlr) pour se défaire d'un portefeuille de produits financiers structurés d'un montant total de 6,4 milliards d'euros», a expliqué cette source à l'AFP, confirmant des informations du quotidien Handelsblatt.

Mais le responsable de l'établissement a explicitement averti dans cette demande qu'il prévoit de solliciter à nouveau le système gouvernemental des bad banks pour l'ensemble de ses actifs toxiques, qui représente environ 80 milliards, et dont WestLB compte se défaire d'ici à la fin de l'année, a poursuivi cette même source.

Interrogée par l'AFP, la banque publique régionale n'a pas souhaité faire de commentaires.

Le dispositif permet aux banques allemandes qui le souhaitent de sortir leurs actifs dégradés de leurs bilans en les gelant pendant une durée maximale de 20 ans dans une société de défaisance. L'Etat interviendra pour garantir ces titres, mais les banques devront aussi mettre la main au portefeuille.

Fin juillet, la Commission européenne avait donné son feu vert au système allemand des «bad banks», mais prévenu qu'un «nombre significatif» de restructurations serait nécessaire.

Les banques allemandes ont un délai de six mois pour décider d'utiliser le système de «bad banks». Si l'Allemagne voulait prolonger la mesure au-delà, elle devrait solliciter un nouveau feu vert de Bruxelles.