Le numéro un mondial de la bière AB Inbev a recueilli au deuxième trimestre les fruits de la fusion qui lui a donné naissance et prévoit une «solide performance» dans la seconde partie de l'année même si le troisième trimestre sera difficile, a-t-il indiqué jeudi.

Le groupe est né en novembre du rachat de l'américain Anheuser-Busch (AB) par le belgo-brésilien Inbev, pour 52 milliards de dollars.

Cette opération a dopé le bénéfice net, ressorti à 1,071 milliard de dollars au deuxième trimestre, soit une hausse de 28,1% comparé aux 836 millions dégagés par le seul Inbev un an plus tôt.

AB Inbev ne fournit pas de données de comparaison pro forma, incluant les résultats 2008 d'Anheuser-Busch, pour le bénéfice net.

Il le fait en revanche pour d'autres lignes de son compte de résultat.

Au niveau de l'excédent brut d'exploitation (Ebitda), qui sert de référence pour les prévisions internes et a atteint au premier trimestre 3,569 milliards de dollars, la croissance pro forma est de 13%.

Ce résultat est supérieur aux 3,22 milliards qu'attendaient en moyenne les analystes interrogés par Dow Jones Newswires.

Le groupe dit notamment avoir réduit ses charges d'exploitation de 3,9% au deuxième trimestre, via «des programmes de synergies aux Etats-Unis et une bonne gestion des coûts fixes dans toutes les zones d'exploitation».

Les synergies réalisées suite à la fusion ont atteint 315 millions de dollars au deuxième trimestre ce qui porte le total à 610 millions depuis le début d'année. AB Inbev vise le milliard de dollars d'ici fin décembre.

Le chiffre d'affaires, en revanche, accuse un recul pro forma de 9% à 9,5 milliards de dollars.

Les volumes brassés sont aussi en baisse, de 1,1% à 105 millions d'hectolitres au total et de 2% à 93,8 millions d'hectolitres pour les seules bières du groupe, qui a notamment en portefeuille Budweiser, Stella Artois, Beck's ou Brahma.

Le patron Carlos Brito a invoqué dans le communiqué «un environnement plus difficile» avec «une demande généralement plus faible, une tendance à opter pour des marques moins chères dans certains pays».

AB Inbev table néanmoins encore sur «une solide croissance au deuxième semestre». Mais il précise qu'au niveau du résultat Ebitda elle sera moins forte qu'au deuxième trimestre «en raison de chiffres comparables plus difficiles».

«Ce sera plus difficile, notamment au troisième trimestre», a reconnu le directeur financier, Felipe Dutra, lors d'une conférence téléphonique.

«Beaucoup de défis subsistent. Le marché de la bière n'est pas immunisé contre la crise économique, spécialement en Europe», a-t-il reconnu.

Le groupe continue de se concentrer sur la réduction de son endettement, creusé par la fusion.

Pour cela, il a déjà vendu pour 3,56 milliards de dollars d'actifs depuis le début d'année, cédant entre autres ses parts dans le brasseur chinois Tsingtao ou le sud-coréen Oriental Brewery.

D'après la presse, il aurait aussi mis en vente toutes ses filiales d'Europe centrale (Bulgarie, Roumanie, République tchèque, Hongrie, Croatie, Serbie et Monténégro). M. Dutra n'a pas voulu commenter.

AB Inbev affiche l'objectif de 7 milliards de dollars de cessions cette année.