La tension monte dans l'affaire qui oppose le fisc américain à l'UBS: d'ici à l'ouverture du procès lundi à Miami, en Floride, le gouvernement américain devra dire quelles sanctions il pourrait appliquer si la banque suisse ne livre pas des dizaines de milliers de noms de clients.

L'injonction a été faite mercredi soir par le juge Alan Gold, qui traite la plainte civile déposée par les autorités fiscales américaines contre l'UBS. Il réagissait à la prise de position du gouvernement suisse, qui a menacé mardi d'interdire à l'UBS la transmission de données sur 52 000 clients américains.

Dans sa lettre adressée au tribunal de Miami, le gouvernement a rappelé que le droit suisse n'autorisait pas l'UBS à communiquer des informations sur ses clients.

Le juge Gold veut savoir jusqu'où est prête à aller l'administration Obama en pareil cas. Il doit en particulier dire s'il envisage une mise sous tutelle d'UBS ou la saisie des avoirs de la banque aux États-Unis. Le gouvernement américain à jusqu'à dimanche midi (heure locale) pour rendre sa réponse, ce qui devrait permettre d'éclaircir la situation avant le début du procès, fixé au lendemain.

Ni le département de la Justice américain ni le département fédéral de justice et police à Berne n'ont voulu réagir. Côté suisse, on espère qu'un accord extrajudiciaire de dernière minute sera possible.

S'exprimant mercredi soir à la télévision suisse alémanique, le président du conseil d'administration de l'UBS, Kaspar Villiger, a pris ses distances avec les propos du président de la Confédération helvétique, Hans-Rudolf Merz, quant à un éventuel arrangement extrajudiciaire.

M. Villiger a par ailleurs dressé un portrait positif de la banque, estimant que le pire est derrière elle. La question n'est plus de savoir si un retournement interviendra, mais quand il sera perceptible, a assuré l'ancien ministre des Finances. Selon lui, l'augmentation de capital a montré que l'UBS jouit à nouveau de la confiance des marchés. Les investisseurs ont apparemment accordé plus d'importance à ces propos qu'à l'insécurité entourant l'affaire fiscale aux États-Unis.