La banque suisse en difficulté UBS a été détrônée en 2008 de sa place de numéro un mondial de la gestion de fortune, au profit de l'américain Bank of America (BoA), a indiqué mardi le cabinet Scorpio Partnership.

BoA totalisait fin décembre 2008 des actifs sous gestion à hauteur de 1501 milliards de dollars, tandis qu'UBS totalisait 1285 milliards de dollars, selon une étude du cabinet britannique.

La banque américaine Citigroup arrive en troisième position, suivie de sa compatriote Wells Fargo et de l'établissement helvétique Credit Suisse.

Malgré une hausse des actifs sous gestion au premier trimestre, BoA demeurait fin mars numéro un mondial du secteur, suivie d'UBS.

Les années «2009-2010 seront le moment de vérité pour le modèle global de gestion de fortune», a estimé Sebastian Dovey de Scorpio Partnership.

«Le niveau des actifs ont diminué en moyenne de 15,7% et le ratio coût-revenu a augmenté de 13,7%, ce qui place les modèles de nombreux acteurs sous une immense pression», a-t-il ajouté, cité dans l'étude.

De nombreux établissements ayant perdu des sommes astronomiques dans le marché des crédits hypothécaires américains à risque, les groupes doivent désormais renforcer leur publicité et marketing «pour regagner la confiance et de nouvelles parts de marché», selon M. Dovey.

Pour l'ensemble du secteur de la gestion de fortune, les actifs sous gestion ont reculé à 14 500 milliards de dollars, tandis que les bénéfices ont fondu de 32,9%.

Face à la crise économique et financière, «les 12 prochains mois seront très difficiles pour de nombreux acteurs s'ils n'ajustent pas leur modèle économique», a averti le cabinet.

UBS, leader incontesté du secteur pendant des années, a subi l'année dernière une perte abyssale de 20,9 milliards de francs suisses (22,4 milliards CAN), en raison de ses engagements hasardeux dans les produits financiers à risque.

Pour faire face à ces pertes, le groupe a taillé dans ses effectifs, en annonçant en avril 8700 suppressions d'emplois, soit 11% de ses effectifs.

Ses démêlés judiciaires aux États-Unis, où la justice lui réclame les noms de 52 000 titulaires de comptes, lui ont valu une fuite de l'argent placé par ses clients.

Au premier trimestre, les sorties de capitaux se sont ainsi élevées à 14,9 milliards, contre des retraits de 85,8 milliards au dernier trimestre 2008.