Albert Edwards, stratégiste vedette de la Société Générale à Londres et «baissier» notoire, ignore une fois de plus les signes de reprise cette semaine pour prédire de nouveaux plus bas des marchés dans les prochains mois.

M. Edwards, connu pour son franc-parler, accepte de «recevoir un bon coup de règle sur les doigts» pour avoir manqué le rebond récent des marchés. Cependant, il persiste à conseiller à ses clients de ne mettre que 35% d'actions dans leurs portefeuilles (contre 50% d'obligations et 15% de numéraire).

Il avait brièvement rehaussé le niveau des actions fin octobre, lors d'un précédent rebond, avant de le rabaisser à 35%.

Il remarque d'emblée, dans sa note datée de jeudi, que l'indicateur technique américain Coppock, «un des plus fiables, suggère que nous sommes entrés dans un marché haussier de long terme». «Nous l'ignorons sans doute à nos risques et périls, mais nous l'ignorons», indique-t-il.

M. Edwards préfère souligner la glissade persistante de l'activité rapportée par l'association américaine du transport par camion (ATA), qui semble montrer que les stocks sont encore excessifs «en l'absence de retour de la demande finale».

Il estime que le processus de désendettement des ménages américains «durera plusieurs années, un peu comme au Japon» dans les années 90, et que les investisseurs «vont avoir une énorme déception quant à la reprise actuelle». Pour lui notmament, «le rebond étonamment rapide des indices PMI mondiaux pourrait être un faux prophète d'espoir».

Imaginant l'allure qu'aura la reprise, M. Edwards la voit pour sa part «en forme de K arménien», c'est-à-dire avec une remontée à mi-chemin de la descente, avant une nouvelle descente immédiate encore plus bas.

«Je suis de plus en plus certain que les investisseurs devraient se préparer à ce que cette reprise cale en cours d'année, et à ce que les marchés ne tombent à de nouveaux plus bas décisifs en conséquence», conclut-il.