Les salariés européens du constructeur américain en déroute General Motors (gm) sont appelés jeudi à une grande journée d'action pour sauver leurs emplois et demander des aides publiques.

Sont concernés au premier plan les salariés de la marque Opel/Vauxhall, qui concentre à elle seule une grande majorité des activités de GM en Europe. Ceux de Saab, en Suède, sont également directement visés, après que le groupe a déclenché une procédure de sauvegarde pour éviter la faillite.

Au total, General Motors, qui veut restructurer ses activités, emploie 55 000 personnes en Europe, notamment en Allemagne, en Espagne, en Grande-Bretagne et en Suède.

«Nous voulons une nouvelle fois exposer clairement nos revendications» avant une réunion du conseil de surveillance d'Opel prévue vendredi en Allemagne, a justifié mardi Rainer Einenkel, responsable du comité d'entreprise (CE) de l'usine de Bochum, interrogé par l'AFP.

«Les salariés des sites européens veulent lancer un signal pour leur avenir dans une entreprise autonome Opel/Vauxhall et pour une solution séparée viable pour Saab», précise Klaus Franz, le chef du comité d'entreprise européen dans un communiqué.

«Pas de fermetures d'usines et pas de licenciements», proclame aussi le tract d'appel à la principale manifestation prévue en Allemagne au siège de Rüsselsheim, à laquelle doit prendre part le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, candidat social-démocrate aux élections législatives de septembre.

Les salariés veulent donc jouer le rapport de force, à la veille d'une réunion cruciale du conseil de surveillance. Vendredi, en effet, «le plan de sauvetage d'Opel, officiellement appelé "viability plan", sera présenté» par la direction, a rappelé M. Einenkel.

Condition sine qua non pour obtenir des aides, Opel s'est engagé auprès du gouvernement allemand à élaborer un plan pour la poursuite des activités, alors qu'il aurait besoin de 3,3 milliards d'euros, selon les syndicats.

Au vu de l'urgence de la situation, Berlin envisage également d'octroyer directement un crédit à Opel, selon la presse. La France a récemment prêté 6 milliards d'euros à ses constructeurs PSA et Renault, suscitant la foudre de plusieurs pays européens... dont l'Allemagne.

Cette dernière pourrait aussi prendre une participation dans Opel, seule ou dans le cadre d'un plan européen. Mais cette idée est loin de faire l'unanimité au sein de la coalition des chrétiens-démocrates et des sociaux-démocrates au pouvoir.

La Suède de son côté a refusé catégoriquement de donner une aide directe au constructeur Saab, dont les ventes sont en chute libre, victimes de la crise et d'une gamme considérée comme vieillissante.

Jeudi, la journée d'action concernera tous les sites européens, y compris l'usine de boîtes de vitesse de Strasbourg, dans l'est de la France, a précisé M. Einenkel.