Le nombre de ventes d'habitations canadiennes a diminué en décembre pour un quatrième mois consécutif, alors que se terminait la plus faible année de ventes résidentielles au pays depuis 2012, a indiqué mardi l'Association canadienne de l'immeuble (ACI).

Par rapport au mois de novembre, les ventes de maisons ont diminué de 2,5 % en décembre, pour s'établir à 36 759 unités, sur une base désaisonnalisée. En comparaison avec décembre 2017, les ventes d'habitations au cours du dernier mois de 2018 ont diminué de 19 %.

La présidente de l'ACI, Barb Sukkau, a attribué cette baisse à une ruée d'acheteurs à la fin de 2017, alors que des règles plus strictes en matière de prêt hypothécaire s'apprêtaient à entrer en vigueur le 1er janvier 2018.

« Depuis, (la nouvelle simulation de crise pour les prêts hypothécaires) pèse sur les ventes à divers degrés, dans tous les marchés de l'habitation au Canada, et elle continuera ainsi cette année », a-t-elle affirmé dans un communiqué.

Sur une base annuelle, les ventes d'habitations ont connu des niveaux inférieurs à ceux de l'année précédente dans les trois quarts de tous les marchés locaux, a précisé l'ACI, principalement en Colombie-Britannique, soit dans le Lower Mainland et dans la région de l'Okanagan, à Calgary, à Edmonton, dans le Grand Toronto et à Hamilton-Burlington.

Selon l'ACI, le prix moyen des maisons vendues en décembre a baissé de 4,9 % par rapport à l'année précédente, pour s'établir à 472 000 $.

En excluant la région métropolitaine de Vancouver et la région métropolitaine de Toronto, deux des marchés les plus actifs et les plus coûteux du Canada, le prix de vente moyen s'est élevé à un peu moins de 375 000 $.

Robert Kavcic, économiste principal chez BMO Marchés des capitaux, a interprété la baisse des ventes et des prix comme un signe de ralentissement du marché et que « l'intensité qui a fait les manchettes ces dernières années a largement suivi son cours ».

« Il n'est probablement pas exagéré de penser que le marché immobilier canadien est entré dans une période prolongée de relative stagnation, où les ventes sont à peu près stables et les prix ne dépassent plus l'inflation », a-t-il écrit dans une note à ses clients.

« Ce serait un grand changement par rapport aux conditions que nous avons connues au cours des dix dernières années, en particulier à Toronto et à Vancouver, mais ce n'est pas du tout inhabituel quand on regarde à travers l'histoire et sur les différents marchés. »

Le marché de Vancouver, a-t-il fait remarquer, a terminé l'année au plus bas niveau désaisonnalisé depuis la Grande Récession, ce qui accorde un certain avantage aux acheteurs.

M. Kavcic a indiqué qu'il se serait attendu à ce que les prix suivent l'inflation dans la région du Grand Toronto, mais il croit qu'il faudra un « bon moment » avant de revoir des niveaux de prix semblables à ceux de mars 2017.

L'économiste s'attend en outre à ce que les ventes de maisons aient du mal à se stabiliser à Calgary, Edmonton et Regina, mais les marchés de l'Atlantique devraient s'aplanir avec le temps.

Les marchés de Montréal et Ottawa, a-t-il ajouté, sont probablement « les mieux placés pour continuer à enregistrer de véritables hausses des prix des maisons » en 2019.

Selon Rishi Sondhi, économiste à la Banque TD, les baisses observées en décembre pèseront sur l'investissement résidentiel et la croissance économique d'ensemble sur tous les marchés.

« Nos prévisions misent sur des ventes au Canada faisant essentiellement du surplace après le plongeon de 2018, l'impact de la hausse des coûts d'emprunt et du resserrement des conditions d'octroi des prêts étant contrebalancé par une forte croissance démographique et une croissance continue de l'emploi », a observé M. Sondhi dans une note aux investisseurs.

« Néanmoins, le niveau des ventes restera relativement faible par rapport aux dernières années. »