Les marchés immobiliers de Toronto et Vancouver ont répondu à la hausse des prix et à la plus forte demande avec une offre de nouveaux logements que la Société canadienne d'hypothèques et de logement a qualifiée de « beaucoup plus faible que dans d'autres régions métropolitaines du Canada ».

Le fossé entre l'offre et la demande a été plus important dans les deux villes, mais « nous n'arrivons pas pleinement à expliquer pourquoi », a admis mercredi la SCHL dans un rapport sur la hausse des prix des logements dans les métropoles du pays entre 2010 et 2016.

Des lacunes dans les données empêchent la SCHL de dresser un portrait satisfaisant qui expliquerait pourquoi Montréal, Calgary et Edmonton n'ont pas de si grands écarts entre l'offre et la demande que Toronto et Vancouver. Mais l'économiste en chef adjoint de la SCHL, Aled ab Iorwerth, dit avoir remarqué que Calgary et Edmonton avaient répondu à la demande en privilégiant une « expansion à l'horizontale ».

Pour ce qui est de Montréal, « ils ont déjà un grand secteur de location, on y accepte peut-être mieux la vie dans une plus forte densité résidentielle et ils semblent être plus disposés à convertir des terrains industriels pour l'habitation ».

Pour aider l'offre à rattraper la demande dans chacune des grandes villes du pays, il faudra lutter contre l'étalement urbain et augmenter la densité des villes, tout en se souciant des questions d'abordabilité, d'infrastructure et d'environnement, souligne le rapport de la SCHL.

En outre, l'agence a noté que la faiblesse de l'offre à Vancouver et à Toronto avait convaincu les acheteurs de se tourner vers les copropriétés - qui étaient plus nombreuses et ont profité d'une hausse de la demande des investisseurs -, ainsi que les habitations plus chères. La quasi-totalité de la croissance des prix observée par la SCHL était attribuable aux maisons individuelles plus dispendieuses.

« Les prix à Toronto et à Vancouver ont augmenté de façon marquée et persistante, tandis qu'à Montréal ils ont à peine monté », affirme le rapport. « Malgré une conjoncture locale peu favorable, les prix des logements à Calgary et à Edmonton, deux villes qui dépendent du pétrole, ont terminé la période en légère hausse. »

Entre 2010 et 2016, les prix des logements ont bondi de 40 % à Toronto, une hausse qui s'expliquait à 40 % par les facteurs de demande classiques: la croissance du marché du travail, de la population, du revenu disponible, ainsi que de la faiblesse des taux hypothécaires.

Ces facteurs expliquaient les trois quarts de la croissance de 48 % observée à Vancouver pendant la même période.

La SCHL a précisé qu'il avait été « difficile de déterminer l'ampleur de l'investissement étranger » sur le marché. Elle avait déjà indiqué que 52 % des personnes qui ont acheté une habitation récemment à Toronto et à Vancouver estimaient que les acheteurs étrangers exerçaient une influence sur les prix dans ces centres.

Les plus récentes données de Statistique Canada montrent que 4,9 % des propriétés résidentielles de Vancouver sont détenues par des non-résidants, une proportion qui recule à 3,4 % à Toronto.

« Même si les données officielles sur les propriétaires non résidents semblent faibles, il est possible que la perception de l'influence de leur présence puisse altérer les attentes des acheteurs résidents quant au prix qu'ils devront payer pour s'assurer d'acheter une habitation », a affirmé la SCHL.