Home Capital Group espère que la conclusion d'un accord avec la firme du célèbre investisseur Warren Buffett convaincra les épargnants de recommencer à déposer leur argent dans ses comptes d'épargne. La société Berkshire Hathaway a allongé 400 millions de dollars pour obtenir une participation significative dans le prêteur hypothécaire, en plus d'accepter de lui fournir une marge de crédit de 2 milliards.

Aux yeux de la chef de la direction par intérim de Home Capital, cet investissement est un «vote de confiance manifeste» envers la société, qui s'est retrouvée dans l'eau chaude après que les autorités réglementaires de l'Ontario l'eurent accusée d'avoir trompé les investisseurs.

«Nous estimons que cela représente un tournant pour Home Capital, alors que nous tentons de regagner la confiance des investisseurs et des déposants», a affirmé jeudi Bonita Then lors d'une conférence téléphonique avec des analystes.

Berkshire Hathaway n'en est pas à son premier investissement dans une entreprise en difficulté en laquelle il voit un potentiel. Au pire de la plus récente crise financière, il a réalisé un investissement de 5 milliards US dans la banque d'affaires américaine Goldman Sachs. Les termes de l'entente étaient favorables à M. Buffett, mais la banque a aussi profité de son association avec l'investisseur de renom.

En vertu de l'entente avec Home Capital, Berkshire Hathaway obtiendra un rabais important sur les actions qu'il acquiert, mais le prêteur hypothécaire alternatif espère profiter, par la bande, de la popularité de M. Buffett.

Lors de l'annonce de l'entente, M. Buffett a fait l'éloge de l'entreprise.

«Les solides actifs de Home Capital, son habileté à créer et souscrire des hypothèques qui performent bien, et sa position de tête dans un secteur du marché en croissance rendent cet investissement très attrayant», a affirmé l'investisseur, qui est président et chef de la direction de Berkshire Hathaway.

Home Capital a indiqué la semaine dernière avoir accepté de régler le différend qui l'opposait à la Commission des valeurs mobilières de l'Ontario (CVMO), ainsi qu'une action collective en justice déposée par des investisseurs. La CVMO accusait l'entreprise et certains de ses dirigeants d'avoir trompé les investisseurs en ne dévoilant pas immédiatement certaines informations au sujet de demandes de prêts frauduleuses.

Home Capital a en outre indiqué jeudi qu'elle faisait des progrès dans sa quête pour trouver un nouveau chef de la direction, et qu'elle espérait pouvoir faire une annonce à ce sujet en juillet.

L'action de l'entreprise, qui avait retraité sous la barre des 10 $ à la Bourse de Toronto, mais a regagné du terrain ces derniers jours, a grimpé de nouveau après l'annonce de l'entente avec Berkshire Hathaway. Elle a pris jeudi 4,06 $, soit 27,2 pour cent, pour clôturer à 19,00 $ à la Bourse de Toronto.

En vertu de l'accord, Berkshire effectuera un investissement initial de 153,2 millions pour 16 millions d'actions de Home Capital, soit un prix de 9,55 $ par action. Cela représente une participation de 19,99 pour cent dans l'entreprise, conditionnelle à l'approbation de la Bourse de Toronto.

Berkshire Hathaway a aussi accepté de réaliser un deuxième investissement de 246,7 millions pour près de 24 millions d'actions, soit 10,30 $ par action, ce qui porterait sa participation dans Home Capital à 38,4 %. Ce dernier investissement devra être autorisé par les actionnaires de l'entreprise.