Le nombre d'acheteurs étrangers a bondi de 40% depuis le début de l'année dans le marché immobilier montréalais, avec une hausse marquée de la clientèle chinoise, selon de nouvelles données publiées jeudi matin par la SCHL.

Dans son rapport, la Société canadienne hypothèque et de logement (SCHL) précise que 235 acheteurs internationaux ont acquis une propriété dans la région métropolitaine entre janvier et avril 2017. Pendant la même période l'an dernier, on en recensait 176.

«Bien que le nombre d'acheteurs étrangers ait continué d'augmenter dans la région de Montréal depuis le début de 2017, leurs achats ne constituent qu'environ 2 % de toutes les transactions conclues sur le marché résidentiel», a fait valoir Francis Cortellino, chef analyste de marché à la SCHL.

17% de Chinois

Si le pourcentage global d'investisseurs étrangers reste bas à Montréal, la hausse est « constante » depuis quelques années, note le rapport. L'an dernier, 766 transactions de la sorte ont été répertoriées dans la métropole, ce qui représentait déjà une augmentation de 60% par rapport à 2015.

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Nombre d'acheteurs étrangers à Montréal

• 2015  / 477 / 0,9% du total

• 2016 / 766 / 1,3% du total

• 2017* / 236 / 1,8% du total

*Janvier à avril

Source: SCHL

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Les Chinois ont compté pour 17% des acheteurs étrangers depuis le début de l'année, contre 10% pendant la même période en 2016, indique la SCHL. Cette progression pourrait découler de la taxe de 15% imposée successivement par Vancouver et Toronto aux investisseurs étrangers au cours de la dernière année, qui a entraîné un regain d'intérêt envers la métropole québécoise.

Comme la croissance des prix s'est accélérée depuis le début de l'année, la SCHL juge « de plus en plus important de suivre l'évolution du nombre d'acheteurs étrangers dans la région de Montréal ».

Goûts dispendieux

Il faut dire que les acheteurs chinois optent pour des résidences plus chères que les autres investisseurs étrangers. Ils ont été 40% à choisir une maison unifamiliale (plutôt qu'un condo) depuis le début de l'année dans le Grand Montréal, au prix médian de 730 000$

Par comparaison, les investisseurs des États-Unis et de France ont opté à 28% et 17% pour des maisons unifamiliales, à des prix médians respectifs de 465 000$ et de 390 000$, révèle l'enquête. Les acheteurs chinois sont par ailleurs plus nombreux à choisir des quartiers en périphérie de Montréal, notamment l'enclave cossue de Mont-Royal.

Aubaine montréalaise

Les données utilisées dans l'étude proviennent du registre foncier du gouvernement du Québec. La SCHL reconnaît que plusieurs « biais » potentiels existent dans sa méthodologie, si bien que le nombre d'investisseurs étrangers pourrait être sous-estimé ou, à l'inverse, surestimé.

Quoi qu'il en soit, plusieurs reportages réalisés sur le terrain dans la dernière année confirment une hausse bien réelle du nombre d'acheteurs étrangers à Montréal, en bonne partie des Chinois. Il faut dire que les prix en vigueur dans la métropole québécoise restent une aubaine par rapport aux deux autres grandes villes du pays.

Selon l'Association canadienne de l'immeuble, l'Indice des prix des propriétés MLS progressé de 3,6% depuis un an à Montréal, à 321 000$. À Toronto, on a observé une hausse faramineuse de 29%, à 821 400$, tandis que l'augmentation a été de 8,8% à Vancouver, à 967 500$.