Le marché immobilier canadien est moins abordable qu'il ne l'a été en moyenne depuis 25 ans, indiquent de nouvelles statistiques publiées mardi matin.

Selon le Mouvement Desjardins, «l'indice d'abordabilité» a reculé presque partout au pays pendant le troisième trimestre, conséquence directe du rebond récent des ventes de maisons.

«Les prix des propriétés, qui ont progressé plus rapidement que les revenus des ménages au troisième trimestre, ainsi que la légère remontée des taux hypothécaires expliquent cette détérioration», souligne Hélène Bégin, l'économiste principale du groupe.

Desjardins calcule son indice d'abordabilité en faisant le ratio entre le revenu disponible moyen des ménages et le revenu nécessaire pour obtenir une hypothèque sur une résidence au prix moyen.

De toutes les villes canadiennes, c'est maintenant à Sherbrooke où le marché immobilier est le moins abordable, indique le rapport. Les maisons y sont certes moins chères qu'à Vancouver ou Toronto, mais les salaires y sont aussi nettement inférieurs.

Vancouver est la deuxième ville la moins abordable du pays, suivie de Québec et Trois-Rivières.

Remontée récente

Les ventes résidentielles sont reparties à la hausse dans plusieurs villes de pays au printemps, après le coup de frein enregistré à l'été 2012.

«La remontée des taux hypothécaires au cours de l'été a provoqué un effet d'empressement auprès des acheteurs, souligne Hélène Bégin. Plusieurs d'entre eux sont passés à l'action craignant que les taux hypothécaires montent davantage.»

La remontée des prix enregistrée depuis le début de 2013, combinée à la hausse des taux, a contribué à réduire encore davantage l'abordabilité pour une majorité de Canadiens. 

La valeur moyenne d'une propriété s'établissait à 386 000$ au pays en septembre, une hausse de 8,8% sur un an.

La reprise est si fulgurante que le ministre des Finances, Jim Flaherty, compte rencontrer sous peu les principaux promoteurs du pays pour mieux comprendre les causes de ce nouveau boom. 

Il dit cependant ne «pas vouloir interférer» dans le marché, comme il l'a déjà en resserrant à quatre reprises les règles d'emprunt depuis 2008.

Au Québec, la progression des prix a été beaucoup plus modérée et des reculs commencent même à être enregistrés dans certains secteurs. Le «surplus de copropriétés» est à blâmer pour ces baisses, souligne Hélène Bégin.