La Société Radio-Canada a lancé une demande de propositions pour la conception d'une nouvelle Maison de Radio-Canada à Montréal (MRC), qui verrait le diffuseur public devenir locataire de ses nouvelles installations.

L'édifice restera sur le même site, mais il occupera environ 50 pour cent de la superficie actuelle.

Radio-Canada en a fait l'annonce, mardi, précisant que des groupes d'entreprises disposeront de neuf mois pour y répondre à partir de maintenant.

Les trois groupes sont Consortium Média Cité (mené par Busac inc.), Partenaires du développement de la Maison (mené par Broccolini) et SNC-Lavalin/Prével, tel qu'il avait été annoncé en août 2012.

Hubert T. Lacroix, président-directeur général de CBC/Radio-Canada, a fait valoir que le rôle du diffuseur public «n'est pas d'investir dans l'immobilier».

Il a précisé que le réseau veut faire une meilleure utilisation de ses espaces à l'échelle du pays et «se libérer du risque lié à la gestion immobilière».

Radio-Canada a affirmé que l'immeuble actuel, construit il y a plus de 40 ans, nécessiterait des rénovations majeures qui représenteraient des dépenses importantes.

Ce sont donc de toutes nouvelles installations qui seront érigées, bien que le diffuseur ajoute que la tour sera «conservée», tel que le règlement de zonage l'exige.

À la fin du processus de demande de propositions, la société vendra ses immeubles et ses terrains de Montréal au groupe qui sera sélectionné et deviendra locataire de ses nouvelles installations en vertu d'un bail à long terme.

Il est indiqué que la concrétisation du projet ne nécessitera aucune demande de fonds auprès du gouvernement fédéral et aucun investissement additionnel de la part des contribuables.

Selon la direction, la superficie sera revue en fonction des besoins de production, de l'abandon d'«aires non utilisées» et de l'introduction d'espaces de travail collaboratifs et à aires ouvertes.

La demande de propositions comporte également le développement du site où des unités résidentielles, des logements sociaux et abordables, des espaces commerciaux et des immeubles à bureaux pourront éventuellement être construits, en conformité avec le règlement de zonage adopté en 2009.

Des espaces verts doivent aussi être aménagés.

Radio-Canada dit désirer impliquer ses employés et les représentants syndicaux dans la suite du projet, qui s'échelonnera sur plusieurs années.

Le communiqué indique que les travaux pourraient débuter au début 2015, pour se terminer en 2017.

Le syndicat d'accord à première vue

Le président du Syndicat des communications de Radio-Canada, Alex Levasseur, s'est dit d'accord avec cette nouvelle orientation, ajoutant que la vigilance serait de mise quant aux détails de l'opération.

Il a affirmé que le fait de se tourner vers la location des installations est «une norme, maintenant» un peu partout au pays.

«On vend nos infrastructures. Est-ce que c'est économique? (...) Pour une entreprise comme Radio-Canada, c'est peut-être pertinent compte tenu du financement toujours aléatoire qu'on a. C'est plus sécuritaire, me semble-t-il, lorsqu'on est propriétaire. Mais ce n'est pas une préoccupation qui semble majeure», a exprimé M. Levasseur en entrevue.

Concernant la réduction de la superficie, il a reconnu l'existence d'espaces inutilisés, tout en soulevant certaines inquiétudes.

«On sait qu'il y aura une diminution du nombre de studios de télévision, de douze à quatre, a-t-il mentionné. Est-ce que notre capacité de production sera aussi grande qu'avant? On aura d'autres rencontres au cours des prochains mois, voire les prochaines années. On va surveillé ça de près.»