Ivanhoé Cambridge, le bras immobilier de la Caisse de dépôt, est en négociations avancées en vue de réaliser au moins une acquisition majeure à New York au cours des prochains mois.

«J'aimerais bien conclure quelque chose cette année», a confié hier Bill Tresham, président, Investissements, en entrevue avec La Presse Affaires dans les bureaux du groupe à Montréal.

De fortes rumeurs ont laissé entendre cet été qu'Ivanhoé serait sur le point de racheter la moitié du 1411, Broadway, une propriété de Blackstone Group évaluée à 735 millions de dollars. M. Tresham a refusé de donner des détails sur cette transaction en particulier, se contentant de dire que la société était en pourparlers en vue de réaliser des acquisitions «assez importantes» dans la Grosse Pomme.

Il faut dire que le marché immobilier de New York est crucial pour la filiale de la Caisse - comme pour tous les investisseurs institutionnels et privés. La ville regroupe 9% de tous les édifices de bureaux des États-Unis, et le dynamisme de son économie demeure indéniable.

«L'économie de New York représente 70% de celle du Canada! lance-t-il. Quand vous dites: il faut que je sois là, tu n'as pas besoin de plus de chiffres que ça.»

Le niveau des loyers est presque revenu à ce qu'il était avant la crise financière de 2008 à New York. Comme la construction de nouveaux immeubles commerciaux a été presque nulle depuis, les lois de l'offre et la demande ont fait leur oeuvre, résume le dirigeant.

Un marché féroce

Si le marché de Manhattan offre un potentiel de rendement élevé, y faire sa place n'a rien d'une sinécure, concède Bill Tresham. «New York est très compliqué, il faut l'admettre. En étant le marché le plus recherché au monde, la concurrence est féroce. Les gens à New York, les grandes familles comme Durst ou Trump, connaissent chaque coin de rue. Et souvent, à cause de la taille des actifs, il y a plusieurs associés investis dans un actif.»

Pour être mis au parfum des transactions les plus intéressantes, Ivanhoé Cambridge a tissé des liens serrés avec plusieurs banques d'investissement de Manhattan, et avec quantités d'avocats spécialisés et investisseurs. M. Tresham et ses collaborateurs se rendent régulièrement à New York, et ils reçoivent des partenaires plusieurs fois par mois à Montréal pour discuter d'occasions d'affaires.

À l'heure actuelle, Ivanhoé détient une participation minoritaire dans deux édifices de Manhattan, totalisant 3,27 millions de pieds carrés. Elle est ainsi copropriétaire du 1745, Broadway, un imposant gratte-ciel certifié LEED situé en plein Midtown.

Ivanhoé a par ailleurs revendu ses participations dans deux autres immeubles new-yorkais, dont le 498, 7th Avenue. Cet immeuble, dont Ivanhoé détenait 49,9%, a été acquis pour 101 millions en 2001 puis revendu pour 204 millions l'an dernier. Le groupe a transformé cet ancien édifice de lofts industriels qui contenait une quarantaine de petits locataires en un immeuble plus prestigieux renfermant 27 locataires.

«On a décidé de faire une recirculation du capital pour chercher d'autres occasions de créer de la valeur», dit M. Tresham.

Environ 6,5% des actifs totaux d'Ivanhoé - soit près de 2 milliards - sont aujourd'hui investis à New York.

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EN CHIFFRES

- Pourcentage de tous les immeubles de bureaux des États-Unis qui se trouvent à New York: 9%

- Part du portfolio d'Ivanhoé Cambridge investi dans le marché new-yorkais: 6,5%

- Valeur des actifs d'Ivanhoé Cambridge au 31 décembre 2011: 30 milliards