Au moment où les projets de condos se multiplient dans la métropole, la faveur des acheteurs semble revenir quelque peu vers la traditionnelle unifamiliale.

Selon la Chambre immobilière du Grand Montréal (CIGM), le segment de la maison individuelle a été plus «performant» que celui de la copropriété pour le cinquième mois d'affilée en juillet. Les ventes d'unifamiliales ont ainsi grimpé de 6%, avec 1518 transactions, comparativement à un gain modeste de 1% pour les condos (872 ventes).

«Ces résultats tranchent avec ceux auxquels nous étions habitués ces dernières années, la copropriété ayant obtenu les meilleures performances tous les mois entre octobre 2009 et novembre 2011», a indiqué Patrick Juanéda, président du conseil d'administration de la CIGM, dans un rapport publié hier.

Ce regain de popularité ne se traduit toutefois pas par des hausses de prix, loin de là. La valeur de revente médiane des unifamiliales a stagné en juillet dans la région métropolitaine, à 275 000$. Elle a même reculé de 2% sur la Rive-Sud (260 000$) et dans Vaudreuil-Soulanges (255 000$).

Laval et la couronne nord ont vu le prix médian de leurs maisons grimper de 3% en juillet, à 280 000$ et 232 000$ respectivement, tandis que l'île de Montréal a affiché des augmentations salées. Les unifamiliales - denrée de plus en plus rare dans l'île - s'y sont vendues 8% plus cher que l'an dernier, à 385 000$.

Les copropriétés ont pour leur part affiché une hausse de prix globale de 1% en juillet dans la région métropolitaine, à 233 000$.

Portrait contrasté

Sur le terrain, les courtiers joints hier par La Presse Affaires font état d'un mois de juillet - et d'un début d'année 2012 - assez stable, voire très bon. Serge Brousseau, président et propriétaire de l'agence RE/MAX du Cartier, qui compte 285 agents, parle même d'un «record».

«Notre volume de ventes totalisait 414 millions de dollars à la fin du mois de juillet, comparativement à 324 à la même période l'an dernier, a-t-il affirmé. Tous les mois ont été positifs depuis le début de l'année.»

Pierre Legault, courtier chez Via Capitale à Rosemère, dans la couronne nord, dit aussi avoir connu un mois de juillet surprenant. «Le segment des maisons de 300 000$ à 500 000$ a été très bon, alors qu'il avait été au ralenti depuis le début de l'année. Et j'ai des collègues qui vendent des maisons moins chères, de 200 000$ à 325 000$, et qui connaissent une année phénoménale.»

À Longueuil, Pierre St-Amand, courtier de RE/MAX, indique pour sa part avoir connu des ventes en hausse jusqu'en juin, une tendance qui semble vouloir reprendre ce mois-ci. «Normalement, le mois d'août est le plus pourri de l'année, et là, on vient d'avoir trois offres en trois jours.»

Hausses cumulatives

Si la maison unifamiliale a repris le dessus des ventes depuis cinq mois, le condo demeure somme toute une option prisée des Montréalais. Pendant les sept premiers mois de 2012, le nombre de transactions a progressé de 6% dans la région métropolitaine (avec 8811 reventes), tandis que les ventes de maisons individuelles ont augmenté de 8% (16 638).

C'est dans l'île de Montréal - où fourmillent les projets d'immeubles résidentiels - que le marché de la revente de condos a connu la plus faible progression depuis le début de l'année. Le nombre de copropriétés vendues par des courtiers y a augmenté de 2% entre janvier et juillet, comparativement à 9% à Laval, 11% dans la couronne nord et 13% sur la Rive-Sud, indique la CIGM.

La vaste quantité de condos neufs offerts sur le marché pourrait expliquer cette faible progression de la revente dans l'île, puisque plusieurs promoteurs vendent leurs appartements sans intermédiaire. Autant de transactions qui échappent aux courtiers.

Notons enfin que le nombre de propriétés à vendre a grimpé de 8% le mois dernier par rapport à juillet 2011. Le nombre d'inscriptions navigue ces jours-ci à un sommet de plus de huit ans dans la métropole.