Le cabinet d'avocats Siskinds, Desmeules de Québec a déposé une demande de recours collectif en Cour supérieure du Québec contre SNC-Lavalin (T.SNC), alléguant que la société a trompé ses investisseurs.

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Le recours, s'il est approuvé, sera de 250 millions de dollars au nom des investisseurs qui ont acheté des actions de SNC-Lavalin entre le 13 mars 2009 et le 28 février 2012. Selon le cabinet, SNC-Lavalin aurait durant cette période diffusé publiquement des informations inexactes ou trompeuses.

Il est notamment allégué que SNC-Lavalin permis que des informations et représentations inexactes ou trompeuses ayant trait au code de conduite de la firme,  à son cadre de conformité légale  et à ses mesures de contrôles internes ayant un impact sur la valeur des ses titres, soient diffusées publiquement. 

Il est aussi allégué que certains hauts dirigeants de l'entreprise auraient été impliqués dans des activités illicites en Lybie, contrairement aux affirmations diffusées par SNC-Lavalin au cours de la période visée par le recours.

Déjà dans la tourmente pour ses liens avec le régime Kadhafi, SNC-Lavalin a annoncé mardi dernier une «enquête interne» concernant de mystérieux paiements. Ces versements mal comptabilisés ont des «apparences de fraude», selon différentes sources consultées par La Presse Affaires.

L'affaire concerne des paiements de 35 millions de dollars enregistrés pour des «projets de construction auxquels ils ne se rapportaient pas», indiquait mardi l'entreprise dans un bref communiqué.



La CBC a rapporté au cours des derniers jours que le mari de l'ambassadrice canadienne en Libye, Edis Zagorac, aurait été embauché par SNC-Lavalin pour diriger une unité d'ingénierie chargée de réaliser des projets développés conjointement par la firme d'ingénierie et la famille Kadhafi.

Des projets de construction de prison, d'autoroute, d'usine de traitement des eaux, de centrale électrique et d'académie militaire auraient été dans la ligne de mire de l'unité conjointe dirigée par Edis Zagorac.

Ces projets s'inscrivaient dans la foulée de contrats de plusieurs milliards de dollars décrochés par l'ex-vice-président directeur de la division construction de SNC-Lavalin, Riadh Ben Aïssa - qui est connu pour avoir entretenu des liens étroits avec deux des fils du dictateur déchu Mouammar Kadhafi.

Le titre malmené

Mardi, l'action de la firme d'ingénierie a chuté de plus de 20%. Le titre réagissait à l'annonce de l'enquête interne et à l'avertissement que les bénéfices 2011 de SNC seraient inférieurs aux prévisions. Ces chiffres devaient être publiés aujourd'hui, mais SNC a reporté leur dévoilement au 30 mars prochain.

Vendredi après-midi, le titre de SNC gagnait 2,9% (1,13$) à 39,99$ à Toronto. Avant sa chute de mardi, le titre s'échangeait à plus de 48$.

En plus de l'entreprise, le recours collectif proposé vise certains des dirigeants actuels et anciens de SNC et des administrateurs.

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- Avec La Presse Canadienne

Graphique fourni par tmx.quotemedia.com

L'évolution du titre de SNC-Lavalin cette semaine. Le titre a perdu plus de 20% lundi.