Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, s'est dit inquiet jeudi que de grandes banques assouplissent leurs conditions d'octroi de prêts hypothécaires aux particuliers, une pratique que le régulateur du secteur a comparé aux crédits à risque aux États-Unis.

M. Flaherty a déclaré lors d'une conférence de presse téléphonique qu'il avait été informé de l'avertissement lancé au sujet de «quelques institutions financières» par le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF), le régulateur du secteur au Canada.

«C'est un sujet d'inquiétude et c'est en train d'être corrigé», a-t-il ajouté.

Dans des documents internes ayant fait l'objet de fuites dans la presse, le BSIF s'inquiétait notamment du comportement «de plus en plus libéral» de banques qui concèdent des prêts hypothécaires à des particuliers sans que ces derniers aient à prouver leurs revenus.

Certains prêts accordés notamment aux travailleurs autonomes et immigrants récemment arrivés au Canada «présentent quelques similitudes avec les crédits subprime sur le marché américain», indiquait le BSIF.

La marché immobilier canadien, contrairement à celui des États-Unis, affiche une santé de fer depuis plus d'une décennie, et les ventes et les prix des maisons ont beaucoup augmenté depuis la récession de 2009, en raison notamment de la faiblesse des taux d'intérêt et de la relative bonne tenue de l'économie.

Le Fonds monétaire international (FMI) s'était inquiété en octobre dernier de la possibilité que l'endettement des ménages et les prix des logements au Canada continuent à augmenter «beaucoup plus vite que le revenu disponible».

«Une correction du marché immobilier, déclenchée par exemple par un choc externe entraînant des pertes d'emplois significatives et/ou une forte chute des prix d'actifs, pèserait sur la consommation et sur l'activité dans la construction», indiquait le Fonds.

Le gouverneur de la Banque centrale du Canada, Mark Carney, a lancé récemment des mises en garde contre l'endettement des ménages canadiens qui atteint actuellement un niveau record, à 153% du revenu disponible.

M. Flaherty a ramené l'an dernier de 35 à 30 ans la période maximale d'amortissement des nouvelles hypothèques.