Les nouveaux acheteurs sont prêts à verser de lourdes mensualités, en espérant profiter un jour de la plus-value acquise sur la propriété. Mais ce gain en capital se matérialisera-t-il?

«Si on ne prévoit pas de baisse à court terme, il y a un risque à moyen et long terme que les prix subissent une certaine correction», indique Hélène Bégin, économiste principale Chez Desjardins. Desjardins entrevoit un risque de correction du marché immobilier à partir de 2013. «Comme critère de décision, il ne faudrait pas compter sur une plus-value aussi importante que ce qu'on a vu au cours des dernières années», avise l'économiste.

En raison du vieillissement de la population, la copropriété se montrera moins vulnérable que les unifamiliales aux corrections du marché immobilier, estime-t-elle.

Taux d'intérêt

Plusieurs institutions financières ont annoncé une baisse de 20 à 25 points de base de leurs taux hypothécaires cette semaine. Ils finiront par rebondir. Quand? À la fin août, la SCHL pronostiquait une fourchette de 3,3% à 5,6% pour les termes de trois ans et cinq ans en 2012.

Chez Desjardins, on estime que les taux hypothécaires cinq ans pourraient s'engager en 2015 dans la fourchette de 6 à 7%. «Pour certains ménages, renouveler l'hypothèque à 1 ou 2% de plus peut faire une différence importante», observe Hélène Bégin.

Évolution du marché locatif

« Le marché locatif demeurera serré au cours des prochaines années parce qu'il n'y a pas assez de construction», constate Hélène Bégin. «Dans l'ensemble, il va demeurer près de l'équilibre, avec des loyers qui augmentent faiblement.»

Selon la SCHL, le loyer moyen pour les logements de deux chambres à coucher a grimpé en 2010 de 4% par rapport à 2009, mais les hausses s'établiront entre 1% et 1,5% au cours des prochaines années.

L'indice d'abordabilité en baisse

Au Québec, l'indice d'abordabilité mesuré par Desjardins s'est érodé et s'enfonce sous la moyenne historique de 152,3. Le niveau de 145 mesuré après le second trimestre 2011 indique que «le revenu disponible moyen des Québécois excède de 45% le revenu exigé par les prêteurs hypothécaires pour financer l'achat d'une résidence au prix moyen».

«L'indice d'abordabilité continuera de s'effriter progressivement en 2011 et 2112, prévoit Hélène Bégin. En 2013 et 2014, les hausses de taux d'intérêt commenceront à faire beaucoup plus mal, et on se retrouverait alors avec un taux d'abordabilité semblable au creux du début des années 1990.» L'indice avait alors taquiné le 110.