L'accessibilité à la propriété au Canada a perdu du terrain pour un deuxième trimestre consécutif, mais la récente agitation sur les marchés financiers mondiaux pourrait contribuer à ralentir la hausse des coûts en maintenant les taux d'intérêt à un niveau peu élevé, affirment les Services économiques RBC dans une étude rendue publique lundi.

Durant le deuxième trimestre de 2011, la proportion du revenu avant impôts qu'un ménage devait consacrer aux coûts de possession d'une propriété a augmenté dans l'ensemble des catégories de logement suivies par RBC, a indiqué Craig Wright, premier vice-président et économiste en chef de la banque (TSX:RY).

«Le regain d'agitation sur les marchés financiers mondiaux a entraîné une montée de l'incertitude face au rythme de la croissance mondiale, et nous devons en tenir compte dans nos perspectives pour le marché de l'habitation canadien», a affirmé M. Wright.

«Il pourrait toutefois y avoir un avantage à cette volatilité, a-t-il ajouté. La détérioration de l'accessibilité à la propriété au Canada pourrait être moins rapide et prononcée que nous l'avions prévu.»

Les chutes brutales des marchés boursiers dans le monde entier, ces dernières semaines, ont été provoquées par les préoccupations des investisseurs, qui craignent que l'économie mondiale ralentisse et même retombe en récession.

Une telle incertitude, cependant, signifie que la Banque du Canada ne sera pas pressée d'augmenter ses taux d'intérêt, ce qui contribuera à maintenir à un niveau peu élevé les taux des prêts hypothécaires.

RBC s'attend à ce que la majoration des taux par la banque centrale ne se produise pas avant le milieu de 2012. Plus tôt cette année, les économistes prévoyaient que la Banque du Canada commencerait à revoir à la hausse ses taux au cours de l'été.

«Cependant, l'incidence sur l'accessibilité est beaucoup moins facile à évaluer», a indiqué M. Wright.

«Selon nos plus récentes prévisions, les prix des maisons se stabiliseront plus tard cette année, et cette tendance se poursuivra en 2012. Le report de la hausse des taux d'intérêt pourrait inciter les acheteurs à demeurer actifs, ce qui accentuerait la hausse actuelle des prix et, par conséquent, dégraderait l'accessibilité.»

La montée en flèche des coûts à Vancouver s'est traduite par une hausse à l'échelle nationale de la mesure d'accessibilité à la propriété de RBC.

Dans son rapport trimestriel, la banque affirme que les bungalows détachés ont été particulièrement chers à Vancouver, où les coûts des versements hypothécaires, des services publics et des impôts fonciers représentaient 92,5 pour cent du revenu mensuel avant impôts d'un ménage type. Il s'agit d'une augmentation de 10,4 points de pourcentage par rapport au trimestre précédent.

RBC constate que le marché de Vancouver «continue de faire classe à part en matière de logements inaccessibles».

«Le marché de l'habitation de Vancouver est sans aucun doute le marché le plus tendu du Canada, et celui où le risque d'un repli est le plus grand», a dit M. Wright.

À titre de comparaison, la mesure d'accessibilité de RBC pour le bungalow détaché, s'est établie à 51,9 pour cent à Toronto (hausse de 2 points de pourcentage), 42,6 pour cent à Montréal (hausse de 1,4 point de pourcentage), 41,2 pour cent à Ottawa (hausse de 1,3 point de pourcentage), 37,1 pour cent à Calgary (hausse de 0,6 point de pourcentage) et 33,8 pour cent à Edmonton (hausse de 0,6 point de pourcentage). À l'échelle nationale, elle était de 43,3 pour cent, soit 1,7 pour cent de plus que lors du trimestre précédent.

La mesure d'accessibilité à la propriété de RBC est fondée sur le montant qu'il en coûte pour posséder un bungalow détaché, l'étalon de référence raisonnable pour le marché canadien de l'habitation. Plus la mesure est élevée, plus il en coûte cher d'acquérir et de détenir une propriété.