L'éclatement de la bulle spéculative dans l'immobilier résidentiel aux Etats-Unis a fait chuter de 9000 milliards de dollars la valeur des maisons américaines depuis le pic de juin 2006, a estimé un site internet d'évaluation immobilière, Zillow.

Zillow tient à jour depuis 1996 l'estimation de la valeur d'un parc de 72 millions de maisons dans le pays, en agrégeant des données publiques sur les transactions immobilières.

Sur la seule année 2010, selon ses projections, la baisse de la valeur du marché devrait atteindre 1700 milliards (soit l'équivalent de 12% du PIB des Etats-Unis), contre 1000 milliards l'année précédente.

«Les inverventions du gouvernement comme le crédit d'impôt pour les primo-accédants ont contribué à revigorer le marché au second semestre de 2009 et au premier de 2010, mais nous avons assisté à un retournement de tendance lors du second semestre de cette année», a commenté l'économiste en chef de Zillow, Stan Humphries, cité dans un communiqué.

Ce crédit d'impôt avait été accordé aux Américains entre mars 2009 et avril 2010. Mais à son expiration, le marché avait violemment rechuté.

Le marché immobilier des Etats-Unis est à l'origine de la crise financière mondiale qui a éclaté en 2007, quand la baisse des prix a fait douter de la solvabilité d'emprunteurs aux finances très précaires.

D'après le Fonds monétaire international, depuis le début de cette crise, les banques américaines, européennes et asiatiques ont dû éponger quelque 2200 milliards de dollars de pertes liées aux marchés du crédit.

Zillow n'entrevoit pas à court terme de nouveau retournement de tendance, qui relancerait les prix à la hausse.

«Avec des saisies proches de leurs records fin 2010 et la persistance d'une part importante d'emprunteurs qui doivent plus que ce que vaut leur bien, il ne semble pas que le début 2011 verra d'amélioration», a estimé M. Humphries.