En dépit d'un regain d'activité depuis quelques mois, le marché de l'immobilier résidentiel au Québec ne serait pas encore à risque de surchauffe, selon le président et chef de la direction de la Banque Laurentienne (T.LB), Réjean Robitaille.

Toutefois, a-t-il admis en marge de l'assemblée des actionnaires de la banque, hier à Montréal, le «contexte de bas taux d'intérêt» qui contribue à cette effervescence devrait inciter les prêteurs hypothécaires à bien vérifier la capacité de leurs clients à subir une éventuelle remontée des taux.

«La croissance du marché des prêts hypothécaires a été la grosse surprise des récents résultats des banques au Canada. Il y a un an à peine, personne dans le milieu bancaire n'aurait même envisagé ce genre de croissance», selon M. Robitaille.

Mais, dans son marché principal au Québec, surtout dans le Grand Montréal, le président de la Banque Laurentienne estime que le marché immobilier demeure en situation raisonnable.

«Comparé à certains autres endroits au Canada, dans l'Ouest notamment, on ne voit pas au Québec de bulle spéculative qui pourrait éclater même s'il y a eu des augmentations assez importantes de la valeur des résidences au cours de la dernière année», a-t-il indiqué.

À l'instar de ses homologues canadiens, le président de la Banque Laurentienne se déclare satisfait du resserrement des normes de prêts hypothécaires qui a été annoncé récemment par le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty.

«Les changements annoncés par le gouvernement fédéral sont appropriés et même souhaités par le milieu bancaire afin d'éviter une surchauffe du marché immobilier», selon M. Robitaille.

C'est dans un mois, à la mi-avril, qu'entreront en vigueur les règles plus sévères annoncées en février par Ottawa pour les prêts hypothécaires, en particulier ceux garantis par la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).

Entre autres, les emprunteurs qui contractent un prêt à taux variable - moins cher dans le marché actuel - devront respecter des critères de budget personnel comparables à ceux d'une hypothèque à taux fixe sur cinq ans, habituellement plus cher.

Aussi, les propriétaires qui souhaitent rajouter un prêt hypothécaire à leur résidence seront limités à 90% de sa valeur marchande estimée, au lieu de 95% actuellement.