Le conglomérat industriel américain Honeywell a jeté l'éponge sur une fusion avec son concurrent United Technologies (UTC), après que ce dernier a repoussé ses avances.

La principale raison de ce renoncement est le «refus (d'United Technologies) d'engager des négociations», explique mardi Honeywell, réitérant qu'un mariage entre les deux géants fait sens et aurait créé un groupe «redoutable».

«Honeywell et United Technologies sont très bien assortis c'est pourquoi les deux entreprises évoquent leur rapprochement depuis plus de quinze ans», défend encore Dave Cote, le PDG d'Honeywell, cité dans le communiqué.

Un rebondissement n'est pas à exclure car Honeywell ne dit pas si cette décision est définitive.

À Wall Street, le titre Honeywell était dans le vert (+2,72%) quelques minutes avant l'ouverture de la séance, tandis que l'action UTC était en forte baisse (-3,80%).

Les deux groupes avaient reconnu la semaine dernière avoir mené des discussions en vue d'un rapprochement, mais que les discussions avaient vite tourné court. Greg Hayes, le PDG d'United Technologies, avait notamment qualifié les approches de son rival «d'opportunistes» même s'il avait reconnu que si, dans un premier temps, son groupe avait approché Honeywell, c'est ce dernier qui avait ensuite relancé les discussions.

UTC craignait un veto des autorités de la concurrence. Rejetant cet argument, Honeywell faisait valoir que les synergies pouvant résulter de cette union étaient de quelque 3,5 milliards de dollars dans l'espoir de convaincre sa cible.

Une fusion Honeywell-UTC aurait créé un mastodonte présentant un chiffre d'affaires de l'ordre de 95 milliards de dollars, pour une capitalisation boursière de près de 160 milliards de dollars et quelque 325 000 employés.

UTC est connu pour ses moteurs d'avions Pratt & Whitney et ses ascenseurs Otis. L'an dernier, il a vendu ses emblématiques hélicoptères Sikorsky au groupe de défense américain Lockheed Martin.

Les constructeurs aéronautiques Airbus et Boeing, notamment, se fournissent chez Honeywell et UTC qui ont également des activités similaires dans les équipements pour l'automation.

Honeywell et UTC avaient déjà discuté d'une fusion en 2000, mais le premier avait finalement privilégié un rapprochement avec General Electric. Les autorités européennes de la concurrence s'étaient toutefois opposées en 2001 au rapprochement entre les deux groupes et la fusion avait échoué.