Le célèbre fabricant de briques à empiler Lego, fort du succès de son film, a conquis au premier semestre la place de numéro un mondial du jouet, au détriment de Mattel.

Les ventes annoncées par le groupe danois sur ces six premiers mois de l'année, 11,504 milliards de couronnes, représentent 2,11 milliards de dollars en tenant compte du taux de change moyen sur la période.

Or, celles de son concurrent américain n'ont été que de 2,01 milliards de dollars au premier semestre.

Lego n'a pas revendiqué ce succès historique, ni même évoqué la concurrence dans son communiqué. Et il a prudemment rappelé que l'essentiel sur le marché du jouet se dénouait dans les dernières semaines de l'année.

«Il est trop tôt pour dire si les fortes performances se refléteront dans les résultats annuels, puisque la majeure partie des ventes de Lego aux consommateurs se font dans la deuxième moitié de l'année, lors d'une période courte de quelques semaines qui mène aux fêtes», a souligné le directeur financier John Goodwin.

La croissance de 11% du chiffre d'affaires de Lego par rapport au premier semestre 2013 contraste cependant avec la chute de 7% de celui de Mattel.

Lego est par ailleurs bien plus rentable, avec un bénéfice net de 2,715 milliards de couronnes (498 millions de dollars), en hausse de 14%, tandis que le résultat net de Mattel est proche de l'équilibre (17,1 millions de dollars).

L'activité du fabricant de briques à empiler a été dopée par le succès de La grande aventure Lego (The Lego Movie en anglais), film dont le succès mondial a dépassé toutes les espérances de ses promoteurs. Ce film a été décliné en jouets qui, à en croire Lego, se sont extrêmement bien vendus.

«La croissance des ventes aux consommateurs en Europe, sur le continent américain et en Asie a été à deux chiffres, ce qui est très satisfaisant au vu d'un marché mondial du jouet qui a connu un démarrage lent en 2014», a estimé M. Goodwin.

Lego récolte par ailleurs les fruits de son expansion en Asie. «La Chine a affiché la croissance la plus importante des ventes au consommateur, avec plus de 50%», a-t-il relevé, rappelant l'ouverture cette année d'une direction régionale à Shanghai et le début de la construction de sa première usine asiatique à Jiaxing.

En Europe, Lego a ouvert à Nyiregyhaza (Hongrie) sa troisième usine, après celles du siège historique de Billund (Danemark) et Kladno (République tchèque).

L'usine qui arrose le marché américain est à Monterrey (Mexique) et a inauguré une extension en juin.

Le groupe employait, fin 2013, 11 755 personnes dans le monde. Il n'a pas connu la crise économique, puisque son chiffre d'affaires a «plus que triplé» par rapport au premier semestre 2008, a-t-il rappelé.

Ce dynamisme profite à un actionnariat familial, à savoir les descendants d'Ole Kirk Kristiansen, menuisier qui fonda l'entreprise en 1934. Cette famille reste discrète sur l'étendue de sa fortune, même si les rapports annuels donnent des informations bien plus détaillées sur les finances du groupe que ne le fait par exemple le suédois Ikea, autre empire familial scandinave devenu numéro un mondial.

Lego détaille notamment que son capital est réparti en seulement 205 actions, appartenant majoritairement à une holding familiale appelée Kirkbi. Kirkbi lui-même déclare détenir 75% du groupe, et avoir pour actionnaire majoritaire Kjeld Kirk Kristiansen, ancien PDG de Lego (1979-2004).

En clair, les profits de Lego vont en grande partie dans la poche de cet homme de 66 ans qui, selon le magazine américain Forbes, se classe 124e fortune mondiale avec 10,1 milliards de dollars.