Les ventes automobiles aux États-Unis ont enregistré leur meilleur mois de juillet depuis sept ans, grâce au rebond de la construction qui dope les achats de pick-up et d'utilitaires.

Elles ont bondi de 14% en juillet à 1,3 million d'unités, selon les chiffres publiés jeudi par le cabinet spécialisé Autodata. En données annualisées et corrigées des variations saisonnières (SAAR), cela représente 15,67 millions de véhicules.

La reprise de la construction de logements, les taux d'intérêt toujours bas même s'ils remontent, et le boom de l'extraction du gaz et du pétrole de schiste aux États-Unis soutiennent depuis plusieurs mois les ventes automobiles du pays, faisant du secteur l'un des moteurs de la croissance du PIB américain et dopant les ventes de pick-up, véhicules utilitaires et gros 4x4 chez tous les constructeurs.

«Nous continuons à observer de fortes ventes de détails, particulièrement dans les SUV et pick-up», a ainsi commenté le directeur des ventes aux États-Unis de Chrysler, Reid Bigland, faisant écho à des propos de tous les constructeurs.

«Des ventes sectorielles solides en juillet (...) démontrent que l'économie redémarre», a estimé Bill Fay, l'un des responsables de Toyota aux États-Unis.

L'industrie automobile retrouve des volumes qu'elle n'avait plus vus depuis 2007, avant la crise financière et économique, où les ventes du secteur avaient culminé à 17 millions en SAAR.

Elles se sont ensuite effondrées pour passer début 2010 sous le seuil de 10 millions de véhicules (SAAR), entraînant au passage les faillites de General Motors (GM) et Chrysler ainsi qu'une radicale restructuration des constructeurs, qui ont licencié des dizaines de milliers de personnes.

Cadillac s'impose comme un vrai acteur dans le luxe

Le numéro un américain GM a affiché jeudi la plus forte progression des «trois grands» de Detroit, l'épicentre de l'industrie automobile américaine, avec 234.071 véhicules écoulés le mois dernier soit un bond de 16%.

«Pour GM, juillet a été le mois le plus équilibré de l'année (...): les véhicules lourds ont eu du succès, mais les petites voitures et les familiales aussi», s'est félicité le groupe, précisant que ses ventes de pick-up ont bondi de 44% sur un an depuis le début de l'année.

«L'émergence de Cadillac», la marque haut de gamme de GM, «comme un vrai acteur du segment du luxe a également joué un rôle clé», ont commenté les analystes de KBB, cabinet spécialisé dans l'automobile, relevant que le lancement réussi des nouveaux modèles ATS et XTS ont poussé les ventes de Cadillac (en hausse de 16% le mois dernier).

Ford, numéro deux américain, a écoulé 193.715 véhicules le mois dernier (+11%), les ventes de pick-up et SUV ayant progressé plus que celles des petite voitures. La marque du même nom a enregistré une progression de près de 12% mais celle de luxe Lincoln reste à la traîne (-0,8%).

Le japonais Toyota, numéro un mondial et troisième acteur du marché américain, a annoncé des ventes en hausse de 17% sur un an à 193.394 unités, selon des chiffres définitifs.

Son compatriote Honda a fait encore mieux: +21% à 141.439 véhicules.

Les ventes de Chrysler, troisième constructeur américain et numéro cinq du marché en termes de ventes, ont également progressé de 11% à 140.102 unités.

C'est le «meilleur mois de juillet depuis 2006», se félicite le groupe, désormais filiale de l'italien Fiat. Les ventes ont bénéficié des bonnes performances de la marque Dodge (+18%) et de celle de véhicules lourds et utilitaires (pick up, gros 4x4...) RAM (+31% sur un an), tandis que la marque de berlines Chrysler a cédé 4% sur un an.

La mini Fiat 500 a enregistré des ventes en hausse de 2% tout comme celles de Jeep.

Enfin, le constructeur japonais Nissan a publié des ventes en hausse de 11% également pour juillet à 109.041 unités, un record pour juillet.