Les ouvriers du constructeur automobile américain Ford (f) ont ratifié un accord conclu entre le syndicat de branche UAW et la direction prévoyant de nouvelles concessions, a annoncé lundi le syndicat dans un communiqué.

«Les membres de l'UAW au sein du groupe Ford ont ratifié les modifications apportées au contrat de travail datant de 2007», a indiqué le syndicat dans un communiqué, précisant que les ouvriers l'avaient approuvé à un peu moins de 60%.

Le mois dernier, la direction de Ford et l'UAW avaient annoncé être parvenus à un accord préliminaire portant sur les retraites - le fonds de retraite maison dédié à la couverture santé, appelé VEBA - et amendant l'accord cadre qui était en vigueur depuis 2007.

Cet accord préliminaire, qui doit permettre à Ford de dégager des économies supplémentaires pour pouvoir faire face à la récession sans demander d'aide à l'État fédéral, devait être soumis au vote des ouvriers syndiqués.

Vers 15h20, Ford n'avait pas réagi à cette annonce.

«Une fois encore, les ouvriers de l'UAW ont répondu à l'appel pour prendre une décision difficile mais nécessaire pour pouvoir faire face à la réalité de l'économie actuelle», a commenté le président du syndicat Ron Gettelfinger, cité dans le communiqué.

Ford a en effet obtenu plusieurs volets de concessions de la part de l'UAW ces dernières années, avec plus ou moins de difficultés, dont des guichets départs et la révision en baisse du coût du travail.

Lundi, l'UAW s'est dit déterminé «à faire le maximum pour rebâtir un secteur prestigieux et maintenir des emplois dans l'industrie aux États-Unis».

Le patron du syndicat a rappelé que les efforts pour sauver Ford, et le secteur dans son entier à l'heure actuelle, devaient être «partagés par tous les partenaires, dont les dirigeants, les cadres, les actionnaires, les créanciers, les concessionnaires et les fournisseurs».

À la Bourse de New York l'action Ford prenait 2,94% à 1,75 dollars vers 15h20.

L'aval des ouvriers survient le même jour que la visite à Detroit - fief des constructeurs automobiles nationaux - de l'équipe gouvernementale chargée de superviser la restructuration du secteur.

Cet accord fait suite à une nouvelle série de nouvelles désastreuses pour le secteur la semaine dernière, avec des ventes automobiles en chute de 41% en février aux États-Unis (sur un an), dont -48% pour Ford, et un regain d'inquiétudes sur la viabilité de General Motors (GM) et de Chrysler.

Ford, considéré comme le moins mal en point des constructeurs de Detroit, avait pour sa part annoncé la semaine dernière une restructuration de sa dette, via des opérations de marché complexes avec les détenteurs d'obligations Ford, qui a été jugée par certains analystes comme un geste désespéré pour rester en vie.