Le dollar chutait face à la devise européenne mercredi après l'annonce par la banque centrale américaine (Fed) qu'elle renonçait à augmenter ses taux d'intérêt cette année, un virage net par rapport à ses précédentes anticipations.

Vers 15 h, la monnaie européenne valait 1,1445 dollar pour un euro, contre 1,1352 mardi à 21 h GMT.

«La Fed a mis le dollar K. O.», a réagi Joe Manimbo, de Western Union, notant que le billet vert réagissait principalement au fait que la Fed a «jeté l'éponge sur ses hausses de taux en 2019».

«Les attentes du marché portaient sur l'annonce par la Fed qu'elle augmenterait ses taux une fois cette année», a-t-il ajouté. Ce qui aurait déjà été jugé accommodant pour les investisseurs, la Fed ayant anticipé jusqu'à présent deux hausses en 2019.

Plus les taux directeurs de la Fed sont élevés et plus le dollar est rémunérateur et donc attrayant pour les cambistes. À l'inverse, le dollar est délaissé lorsque la banque centrale baisse ses taux ou les laisse inchangés.

Depuis le début d'année, la Fed assure qu'elle restera «patiente» face aux incertitudes que font peser le ralentissement économique international et la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine.

La livre sterling, de son côté, valait 1,3245 dollar, contre 1,3268 mardi à 17 h, et s'échangeait à 86,41 pence pour un euro, au lieu de 85,56 la veille.

La devise baissait nettement face à l'euro et au dollar, pénalisée par les débats autour de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, dont la première ministre, Theresa May, a demandé le report.

«J'ai écrit ce matin au président du Conseil européen, Donald Tusk, pour l'informer que le Royaume-Uni souhaitait une extension de l'Article 50 (du Traité de Lisbonne qui régit la sortie d'un pays de l'UE, NDLR) jusqu'au 30 juin», a déclaré Theresa May devant les députés britanniques.

Ce court délai, «plutôt que de résoudre la crise, suggère que Mme May va subir trois mois de plus d'acrobatie politique», selon Rebecca O'Keeffe, analyste pour Interactive Investor, qui assimile ce délai supplémentaire à un «purgatoire» pour les investisseurs.

D'autant que l'Union européenne est prête à accorder au Royaume-Uni un court report du Brexit à condition que les députés votent l'accord de divorce négocié avec Theresa May, a annoncé mercredi le président du Conseil européen, Donald Tusk.

Peu de temps après l'annonce de la dirigeante britannique, un document interne de la Commission européenne, consulté par l'AFP, a jugé qu'un report du Brexit jusqu'au 30 juin entraînerait «de graves risques juridiques et politiques», enfonçant la livre sterling.

Vers 15 h, le billet vert montait face au yen, à 111,67 yens pour un dollar contre 111,39 mardi, et à la devise européenne, à 126,70 yens pour un euro contre 126,47 mardi soir.

La devise suisse montait face à l'euro, à 1,1336 franc suisse pour un euro, contre 1,1343 mardi soir, tout comme face au dollar (0,9904 franc suisse pour un dollar au lieu de 0,9992 mardi).

La monnaie chinoise a terminé à 6,6945 yuans pour un dollar à 11 h 30, contre 6,7119 yuans mardi.

L'once d'or valait 1314,41 dollars, contre 1306,56 dollars la veille.

Enfin, le bitcoin se monnayait à 4008,20 dollars, contre 3991,47 mardi soir, selon des chiffres compilés par Bloomberg.