Le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin a reconnu lundi que Jerome Powell, le président de la Fed si souvent sous le feu des critiques de Donald Trump, avait « un travail difficile » en essayant « de normaliser les taux d'intérêt ».

« On l'a laissé avec un énorme bilan de plus de 4000 milliards de dollars datant de l'administration précédente qu'il essaye de réduire et on a eu des taux d'intérêt à zéro pendant bien trop longtemps pour aider l'économie sans que cela y fasse grand-chose », a déclaré le ministre des Finances de Donald Trump sur CNBC lundi.

Il faisait référence au fait que la Banque centrale réduit actuellement son portefeuille d'obligations américaines, achetées massivement pendant la reprise économique pour maintenir des taux bas.

Ce désengagement a pour conséquence de pousser légèrement les taux à la hausse alors que dans le même temps, la Fed a aussi resserré sa politique monétaire.

« Il lui reste la tâche difficile d'essayer de normaliser les taux d'intérêt et de stabiliser un portefeuille afin d'avoir des munitions si l'économie devait ralentir », a expliqué M. Mnuchin qui rencontre régulièrement le patron de la Fed alors que celui-ci a été vigoureusement critiqué par Donald Trump qui n'apprécie pas les hausses de taux.

La Fed a relevé les taux d'intérêt trois fois d'un quart de point de pourcentage cette année et les marchés escomptent qu'elle le refasse le 18 décembre.  

En les rehaussant autour de 2,5 %, comme le pensent les analystes, la banque centrale se donne une marge de manoeuvre ou « des munitions » pour les abaisser de nouveau à l'avenir si l'économie devait caler.

Mais depuis quelques semaines, M. Powell a légèrement changé de ton assurant que les taux étaient « proches » d'un niveau « neutre », idéal pour l'économie et suggéré que la trajectoire monétaire de relèvements graduels des taux n'était pas inscrite dans le marbre.

Lundi, M. Mnuchin a relevé avec satisfaction que Jerome Powell et les autres gouverneurs de la Fed avaient affirmé « se concentrer sur les données économiques ».

« Ils ne se basent pas sur des modèles secrets ou autres étoiles, mais vont réagir aux chiffres », a commenté M. Mnuchin.

« Ce n'est pas comme la Fed d'avant qui voyait les chiffres, mais prenait d'autres décisions sans y prêter attention », a-t-il encore affirmé.