Les taxes douanières sont une « mauvaise idée », avertit vendredi Gregory Hayes, le patron du conglomérat industriel américain United Technologies, qui vend ses produits, dont les moteurs d'avions Pratt & Whitney et les ascenseurs Otis, à travers le globe.

« Monsieur le Président, c'est une mauvaise idée [...] Personne ne sort vainqueur de la stratégie oeil pour oeil dans les guerres commerciales », déclare M. Hayes dans un entretien au magazine Fortune, mis en ligne vendredi.

Il estime que c'est le consommateur qui finit par faire les frais de l'imposition de taxes supplémentaires sur les biens et produits qui entrent et sortent des États-Unis.

« En fin de compte, les tarifs (douaniers) sont simplement une taxe sur le consommateur. Quand les coûts de nos équipements de chauffage et d'air conditionné augmentent, que les coûts de nos moteurs montent, vous le constatez aussitôt dans le prix du nouvel équipement d'air conditionné. Vous le constatez dans le prix du nouvel avion », développe-t-il.

Le dirigeant récuse également l'argument du président Donald Trump selon lequel les tarifs douaniers vont permettre de préserver des emplois américains et de sauver les usines dans le pays.

« Le fait est que les emplois vont où se trouvent les clients. Nous n'allons pas rapatrier ces emplois à cause des taxes [...] C'est une vision très court-termiste », déplore Gregory Hayes.

United Technologies fait partie des entreprises qui sont très exposées aux tensions commerciales en cours entre la Chine et les États-Unis.  

La publication des résultats du troisième trimestre attendue à partir de la semaine prochaine de groupes industriels américains devrait fournir une idée précise des dégâts causés par les taxes supplémentaires que Washington et Pékin imposent à leurs importations réciproques depuis juin.