Un groupe d'investisseurs emmené par une ancienne responsable de l'administration Obama est en négociations avancées pour racheter The Weinstein Company, maison de production créée par le magnat déchu Harvey Weinstein et son frère Bob, a appris mardi l'AFP de source proche du dossier.

Le consortium, mené par Maria Contreras-Sweet, qui fut directrice de l'agence fédérale des PME durant le second mandat présidentiel de Barack Obama, de 2014 à 2017, a soumis une seconde offre, après un premier tour fin 2017, qui porte sur l'ensemble des actifs de la société, a précisé cette source, confirmant une information du site Deadline.

Cette offre «prévoit quelque chose pour les victimes» présumées d'Harvey Weinstein, accusé de harcèlement sexuel, d'agression sexuelle ou de viol par des dizaines de femmes, a indiqué la source.

Selon Deadline, le groupe d'investisseurs aurait ainsi proposé la création d'un fonds d'indemnisation de ces victimes.

Le groupe d'investisseurs se serait également engagé à conserver la majorité des employés de la société, toujours selon le site spécialisé.

L'offre serait d'environ 500 millions de dollars, selon Deadline, dont 275 millions pour la seule prise de participation, le solde prenant en compte la dette ainsi qu'une augmentation de capital.

Si l'accord était conclu, le consortium mené par Maria Contreras-Sweet l'emporterait sur une dizaine d'autres acquéreurs potentiels, notamment le groupe qatarien beIN, le studio américain Lionsgate et un groupe d'investisseurs essentiellement féminin rassemblé derrière la société de production audiovisuelle Killer Content.

En cas de finalisation, il s'agirait d'une issue favorable pour la maison de production, qui était sous la menace d'un dépôt de bilan après l'arrêt quasi total de son activité au lendemain des révélations visant Harvey Weinstein.

Plus de cent femmes ont accusé Harvey Weinstein depuis la publication d'un article du New York Times, le 5 octobre, les faits allégués s'étalant sur plus de vingt ans, y compris avant 2005, date de la création de la Weinstein Company.

Dans une lettre ouverte publiée fin novembre, Maria Contreras-Sweet avait indiqué que son groupe entendait, en cas de succès, opérer des changements radicaux au sein de la direction. Elle avait notamment estimé «impératif qu'un conseil d'administration mené par des femmes prenne le contrôle de la société».

Les révélations visant Harvey Weinstein ont déclenché un séisme dans le monde du divertissement, de la politique et des médias, marqué par de nouvelles mises en cause de personnalités masculines chaque semaine depuis trois mois.

Photo archives AP

Le groupe d'investisseurs est mené par Maria Contreras-Sweet, qui fut directrice de l'agence fédérale des PME durant le second mandat présidentiel de Barack Obama, de 2014 à 2017.