Le président Barack Obama tentait jeudi de convaincre les élus de son propre camp de le suivre à la veille d'un vote crucial au Congrès sur un texte lui accordant un plus grand pouvoir de négociation sur les accords de libre-échange.

La proposition de loi, qui sera soumise vendredi au vote à la Chambre des représentants, donnerait à M. Obama les coudées franches pour finaliser le Partenariat transpacifique (TPP), accord de libre-échange rassemblant 12 pays de la région Asie-Pacifique (à l'exception notable de la Chine).

«Tout le monde, depuis le président jusqu'aux membres de son équipe à la Maison-Blanche (...) fait valoir avec force ses arguments auprès des membres du Congrès», a expliqué Josh Earnest, porte-parole de l'exécutif américain.

Ce dernier n'a pas hésité à égratigner ceux qui, dans le camp démocrate, ont des états d'âme et redoutent qu'un vote en faveur du texte ne les place en délicatesse avec l'aile gauche de leur parti. «Les élus du Congrès devraient être plus préoccupés par les emplois des Américains que par le leur», a-t-il ironisé.

Situation peu commune pour le président démocrate qui a fait du TPP l'une de ses priorités: il peut compter sur le large soutien des républicains, champions du libre-échange, mais doit se battre pour arracher une à une les voix des démocrates, qui agitent le spectre de pertes massives d'emplois.

Un vote préalable de procédure jeudi à la Chambre, par 217 voix contre 212, a montré l'ampleur de l'hostilité du groupe démocrate, et présage un scrutin particulièrement serré vendredi. Seuls huit démocrates, sur 186, ont suivi le président et voté pour.

Le président républicain de la Chambre, John Boehner, a appelé les démocrates à le rejoindre. «Si nous travaillons ensemble, ce sera une grande victoire pour les emplois américains et pour la place des États-Unis dans le monde», a-t-il lancé. «Si nous restons à l'écart, nos alliés vont de nouveau se tourner vers la Chine et s'éloigner de nous», a-t-il averti.

La loi vise à établir une procédure accélérée, dite TPA selon ses initiales en anglais («Trade Promotion Authority»), pour que le Congrès approuve ou rejette, sans possibilité d'amendement ni d'obstruction, tout accord de libre-échange négocié par l'exécutif. Si le partenariat transpacifique en était le premier bénéficiaire, l'accord TTIP, avec l'Union européenne, pourrait aussi en profiter, mais son horizon est plus distant.