Une responsable de la Réserve fédérale américaine (Fed) a préconisé mardi une «attente vigilante» avant de relever les taux d'intérêt mettant en avant la mollesse actuelle de l'économie des États-Unis.

«Vu la mollesse des données économiques jusqu'ici cette année et l'incertitude sur le fait de savoir s'il faut attribuer cela à des facteurs provisoires, je pense qu'il y a lieu d'observer une attente vigilante» avant un premier relèvement des taux d'intérêt, a déclaré Lael Brainard, gouverneure de la Fed dans un discours à Washington.

Excluant a priori une hausse des taux à la prochaine réunion du Comité monétaire de la Fed les 16 et 17 juin, Mme Brainard a affirmé que «si le renforcement du marché de l'emploi se confirme et que l'inflation continue de s'améliorer, une hausse pourrait intervenir avant la fin de l'année».

«Si un relèvement des taux ne semble pas immédiat, il se profile plus clairement à l'horizon», a-t-elle ajouté.

Cette membre votante du Comité monétaire a souligné «l'indéniable faiblesse» de la consommation et s'est étonnée du manque de dynamisme de la construction immobilière. «Une poursuite de la faiblesse de la consommation cette année poserait des questions sur un changement de comportement des consommateurs», s'est inquiétée Mme Brainard.

Elle a aussi évoqué «un changement d'attitude des accédants à la propriété après la crise financière» alors que les mises en chantier sont «étonnamment en dessous du niveau requis par la croissance de la population».

Alors que les économistes du secteur privé misent sur un rebond de la croissance autour de 2,5% au 2e trimestre après le repli de 0,7% du PIB, en rythme annualisé au 1er trimestre, selon la deuxième estimation officielle publiée vendredi, Mme Brainard a mis en avant la prévision de la Fed d'Atlanta qui ne s'attend pas à plus de 0,8% de croissance du PIB au deuxième trimestre.

Du côté de l'inflation qui reste bien en dessous de l'objectif de 2% de la Fed, la responsable a mentionné que la baisse des prix à l'importation, notamment du fait de l'appréciation du dollar, allait ôter 0,3 point de pourcentage à l'indice des prix américain cette année.