La banque centrale américaine (Fed) va «probablement» commencer à relever ses taux directeurs avant la fin de l'année même si des «incertitudes considérables» entourent encore l'ampleur de cette hausse, a indiqué son vice-président lundi.

Cette hausse, la première depuis l'éclatement de la crise financière, sera «probablement justifiée avant la fin de l'année» du fait notamment de la décrue du chômage aux États-Unis, a affirmé Stanley Fischer dans un discours.

Depuis fin 2008, la Fed maintient ses taux directeurs proches de zéro pour soutenir la reprise, mais a récemment indiqué qu'une première hausse pourrait être décidée dans les mois à venir si l'économie américaine continuait à s'améliorer.

Le 18 mars, la Fed a ainsi abandonné son engagement à se montrer «patiente» avant de relever ses taux directeurs, ouvrant la voie à un début de normalisation de sa politique monétaire tout en se refusant à donner un calendrier précis.

«Le relèvement doit arriver quand les gains attendus d'une hausse des taux dépasseront les coûts qui devraient en découler», a indiqué M. Fischer.

Quel que soit le calendrier exact, le numéro 2 de la Fed a toutefois assuré que la hausse des taux d'intérêt ne suivrait pas une trajectoire linéaire et tracée à l'avance.

«La hausse (des taux, NDLR) ne sera très certainement pas régulière parce que l'économie rencontrera, inévitablement, des chocs, comme le déclin-surprise des prix du pétrole ou des évènements géopolitiques qui auront des conséquences majeures en termes budgétaires et de confiance,» a-t-il ajouté dans ce discours prononcé à New York.

La Fed devra dès lors s'adapter à de tels scénarios en ajustant sa politique monétaire, parfois même en abaissant de nouveau les taux, a-t-il assuré.

«Il y a en conséquence une incertitude considérable sur le niveau futur des taux», a-t-il relevé.