La spectaculaire baisse du taux de chômage aux États-Unis pourrait bien «surévaluer» le degré d'amélioration réel du marché du travail, a mis en garde mardi un des dirigeants de la Banque centrale américaine (Fed).

Tombé à 6,1% en juin, le taux de chômage américain a perdu 0,5 point depuis janvier et 1,4 point sur un an après avoir atteint un pic de 10% en octobre 2009.

«Si ce déclin traduit des progrès(...), cet indicateur pourrait bien surévaluer le degré d'amélioration du marché du travail américain», a déclaré Narayana Kocherlakota, président de l'antenne de la Réserve fédérale de Minneapolis et membre votant du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC).

Selon ce dirigeant, qui s'exprimait lors d'une table ronde à Minneapolis, la baisse du chômage depuis fin 2009 n'est pas liée au fait que davantage de chômeurs ont trouvé un emploi mais tient «en grande partie» au fait qu'ils ont cessé d'en chercher un.

M. Kocherlakota en veut pour preuve la baisse du taux d'activité qui mesure la part de la population occupant un emploi et qui est passé de 63% avant la crise financière à 59% actuellement.

«La bonne nouvelle c'est que le marché du travail s'est amélioré depuis la fin de la Grande Récession (de 2008-2009, NDLR) mais la mauvaise nouvelle c'est que le rythme de l'amélioration a été douloureusement lent», conclut-il.