Le Sénat américain a adopté mercredi le budget pour les deux années à venir envoyant ainsi le signal d'une plus grande stabilité fiscale après le psychodrame provoqué par la paralysie partielle des administrations en octobre.

Le texte, qui doit maintenant être promulgué par le président Barack Obama avant son départ vendredi pour Hawaii, a été adopté par tous les démocrates du sénat et neuf républicains. Il fixe le cadre des dépenses pour 2014 et 2015 tout en annulant les coupes automatiques qui devaient entrer en vigueur le 1er janvier.

Grâce à l'annulation partielle de cette austérité, les dépenses fédérales, après deux années de baisse historique, devraient repartir à la hausse en 2014, passant de 967 milliards de dollars pour 2013 à 1012 milliards en 2014 et 1014 milliards en 2015.

Les dépenses militaires, qui devaient subir une réduction nette, vont légèrement augmenter, à la grande satisfaction du Pentagone et du secteur de la défense.

Les républicains ont concédé une hausse de plusieurs taxes et redevances, notamment sur les passagers aériens, mais les impôts n'ont pas été augmentés, conformément à leur promesse.

Mais de nombreux républicains, dont le chef de la minorité au sénat Mitch McConnell, ont voté contre cet accord estimant que les dépenses en légère augmentation, dépassaient le seuil fixé lors du budget 2011.

Pour d'autres élus en revanche, ce compromis a été accueilli avec soulagement. Ce vote marque en effet l'une des réussites les plus importantes de cette session qui a été émaillée par de multiples blocages des républicains.

«Grâce à ce compromis, nous avons réintégré 63 milliards de dollars de coupes automatiques et empêché une nouvelle fermeture de l'administration, restaurant ainsi des certitudes dont notre économie tout entière avait tant besoin», a affirmé le sénateur démocrate Tim Kaine, peu après le vote.

Mais l'accord reste, de l'aveu des deux camps, un compromis. Les grandes réformes de l'État-providence (programmes de retraite, santé, aides sociales) ou du code fiscal sont repoussées aux calendes grecques.