Le président des États-Unis Barack Obama va proposer mardi de réformer l'impôt sur les sociétés, dans le cadre d'un «marchandage» budgétaire avec les républicains du Congrès.

Fidèle à une idée présentée pour la première fois début 2011, M. Obama va développer lors d'un déplacement au Tennessee son argumentation en faveur d'une simplification de la fiscalité des entreprises, a précisé la Maison-Blanche.

L'idée est de faire baisser à 28% le taux maximal d'imposition des entreprises, actuellement à 35%, mais aussi de supprimer des niches qui «encouragent des entreprises à délocaliser», selon la même source.

Si ce projet était adopté par le Congrès, où les républicains détiennent la majorité à la Chambre des représentants, «certaines entreprises paieraient moins (d'impôts), certaines paieraient plus, mais toutes acquitteraient leur juste part», a indiqué l'exécutif américain.

La présidence a inscrit sa démarche dans un «grand marchandage» avec les républicains qui inclurait aussi des investissements dans les infrastructures et l'emploi, l'une des bases selon l'administration Obama de la future prospérité des États-Unis.

L'escale de M. Obama mardi à Chattanooga (Tennessee), où il visitera un centre de traitement des commandes du géant de la distribution Amazon et prononcera un discours, poursuivra son offensive en faveur de la classe moyenne américaine, victime selon lui d'un effritement en raison notamment d'un code fiscal faussé en faveur des plus riches.

M. Obama devrait rappeler lors de son intervention le fait qu'Amazon a annoncé lundi l'embauche de 7000 personnes aux États-Unis, dont 5000 postes permanents dans des centres comme celui de Chattanooga.

En dépit d'un taux marginal relativement élevé par rapport à ce qui se pratique dans les autres pays développés, l'impôt sur les sociétés aux États-Unis est l'un des plus inefficaces vu le nombre de niches dont peuvent profiter les entreprises.

Les républicains, qui s'affrontent sur les questions budgétaires avec M. Obama depuis qu'ils ont pris en 2011 le contrôle de la Chambre, souveraine en matière de dépenses, ont insisté pour lier réforme de la fiscalité des entreprises et celle des particuliers, qui couvre de nombreuses PME.

«L'idée que séparer la question des entreprises (de celle des particuliers) serait une concession à notre endroit me semble mystérieuse», a déclaré un responsable du bureau du président de la Chambre, John Boehner, sous couvert de l'anonymat. Il a aussi rappelé que les républicains de cette assemblée étaient opposés à des dépenses de relance.