Les entreprises canadiennes de services financiers oeuvrant dans le secteur de la réassurance pourraient être frappées de plein fouet par le passage de la méga-tempête Sandy, qui a matraqué la côte Est.

La tempête, qui a touché terre sur la côte du New Jersey lundi soir, a également provoqué de lourdes pluies et de forts vents dans des secteurs de l'Ontario, du Québec et des Maritimes, en plus de donner naissance à de hautes vagues.

Selon le Centre national des ouragans de Miami, le centre de l'énorme tempête a touché terre à 20h près d'Atlantic City, après avoir été rétrogradé du rang d'ouragan à celui de cyclone post-tropical.

Les estimations préliminaires évaluent les dommages causés entre 10 à 20 milliards de dollars. Le total pourrait atteindre celui d'Irène, l'an dernier, un ouragan qui a coûté 15,8 milliards.

Si tel est le cas, Sandy ferait partie des dix tempêtes les plus coûteuses de l'histoire américaine. Elle serait cependant bien loin de la pire, l'ouragan Katrina, qui a coûté 108 milliards et causé 1200 décès en 2005.

Peter Morici, professeur à l'Université du Maryland, croit que l'impact économique aux États-Unis sera encore plus élevé, soit de 35 à 45 milliards.

Aux yeux de M. Morici, il faut non seulement compter sur des dégâts matériels supplémentaires, mais aussi sur deux journées d'activités commerciales perdues sur une période d'environ une semaine. Ces pertes touchent 25% de l'économie américaine, avance-t-il.

Les entreprises canadiennes qui offrent de la réassurance immobilière et les compagnies d'assurance en cas de sinistre - comme la Banque de Montréal ([[|ticker sym='T.BMO'|]], la Great-West [[|ticker sym='T.GWO'|]] et la Financière Manuvie [[|ticker sym='T.MFC'|]] - pourraient constater une diminution de leurs bénéfices au quatrième trimestre si les dommages sont importants, a déclaré l'analyse André-Philippe Hardy, de la Banque Royale [[|ticker sym='T.RY'|]].

Les compagnies de réassurance offrent une assurance de soutien aux assureurs principaux pour que ceux-ci puissent couvrir les réclamations en cas de catastrophes, y compris les catastrophes naturelles. L'impact sur ces entreprises dépend de plusieurs facteurs, dont la proportion des dommages qui étaient assurés par lesdites entreprises, et le montant facturé pour cette protection.

M. Hardy estime que les effets de la tempête n'auront pas d'impact à long terme sur la valeur boursière des entreprises de réassurance.

Les services d'électricité et les autres services publics ontariens se préparaient à l'arrivée de Sandy en mettant des équipes en alerte pour répondre à tout signalement de dégâts. Gestion des urgences Ontario a averti que la tempête pouvait provoquer des inondations, forcer des fermetures de routes et déclencher des pannes de courant.

Des centaines de vols au départ d'aéroports canadiens à destination de la côte Est américaine ont été annulés. À l'aéroport de Toronto, le quart de tous les vols au départ ont été annulés lundi.

Air Canada [[|ticker sym='T.AC.B'|]] et WestJet [[|ticker sym='T.WJA'|]] ont entre autres été forcés d'annuler des départs.

Les transporteurs aériens pourraient encaisser des impacts négatifs à court terme en matière de profits, alors qu'ils dépensent davantage pour faire circuler leurs équipages et appareils.

Les ouragans, comme d'autres catastrophes naturelles, peuvent entraîner de lourdes pertes, mais également d'importantes poussées d'activité économique une fois que les maisons et les bâtiments sont reconstruits ou réparés. Les Américains peuvent également dépenser davantage avant la tempête lorsqu'ils achètent de la nourriture supplémentaire, de l'eau et des piles. Les dépenses peuvent aussi augmenter après la catastrophe, alors que les ménages remplissent leurs garde-manger.

«Reconstruire après Sandy, particulièrement dans une économie au taux de chômage élevé et avec des ressources sous-utilisées dans l'industrie de la construction, amènera de nouvelles dépenses minimales de 15 à 20 milliards dans le secteur privé», estime M. Morici.