Les dernières mesures de relance monétaire prises par la banque centrale américaine (Fed) devraient soutenir la reprise aux États-Unis, mais elles doivent encore faire la preuve de leur efficacité réelle, a dit jeudi un des gouverneurs de la Réserve fédérale, Jeremy Stein.

M. Stein, a indiqué qu'il soutenait «fermement» la décision prise le 13 septembre par le Comité de politique monétaire la Fed (FOMC) de lancer de nouveaux rachats de titres adossés à des créances immobilières, à raison de 40 milliards de dollars par mois, et de continuer de la sorte tant que «la perspective du marché du travail ne s'améliorerait pas nettement».

«J'ai bon espoir que ces actions de la Réserve fédérale contribueront à donner à la croissance économique le coup de fouet dont elle a tant besoin», a déclaré M. Stein lors d'un discours à la Brookings Institution, cercle de réflexion réputé de Washington.

«En même temps, je suis bien conscient des incertitudes nombreuses que nous avons encore sur le fonctionnement des mesures de politique monétaire non-conventionnelle, et en particulier sur les achats d'actifs à grande échelle», a-t-il ajouté.

Ancien professeur d'économie à l'Université Harvard, M. Stein a pris ses fonctions au directoire de la Fed le 30 mai. Son discours à la Brookings Institution était sa première intervention publique depuis cette date.

La décision prise par la Fed le 13 septembre a été loin de faire l'unanimité au sein du FOMC, dont plusieurs membres ont mis en doute l'idée même que de nouveau rachats puissent avoir un effet positif sur l'économie américaine.

Charles Plosser, président de l'antenne de la Fed de Philadelphie, est l'un d'eux.

Dans un discours dont le texte a été transmis à la presse, il a redit jeudi qu'augmenter le concours financier de la banque centrale à l'économie ne lui semblait «ni approprié ni susceptible d'être très efficace dans l'environnement actuel».

«En matière de politique monétaire, chaque acte à des coûts et des bénéfices, et mon appréciation de la chose est que les coûts et les risques potentiels associés (aux dernières décisions de la Fed) l'emportent sur les bénéfices potentiels», a-t-il dit.

M. Plosser fait valoir notamment que la dernière vague d'achats d'actifs de la Fed risque de compliquer encore davantage, le moment venu, la normalisation de la politique monétaire, et qu'en mettant l'accent sur la baisse du chômage et en promettant le maintien pour longtemps encore d'une politique ultra-accommodante, la Fed peut donner l'impression qu'elle se soucie moins du niveau de l'inflation que de celui de l'emploi, ce qui risque de lui faire perdre sa «crédibilité chèrement acquise».

La Fed a pour double mission d'assurer le plein-emploi et la stabilité des prix.