Le Sénat américain a adopté samedi un gigantesque ensemble de mesures de plus de 1000 milliards de dollars pour financer l'État fédéral jusqu'au 30 septembre 2012, évitant ainsi une paralysie des services administratifs.

Les sénateurs ont adopté l'ensemble de mesures par 67 voix pour et 32 contre, après un vote similaire à la Chambre des représentants vendredi portant sur 915 milliards de dollars de dépenses.

Il revient ainsi désormais au président Barack Obama de promulguer ces mesures comprenant les 915 milliards de dollars de dépenses adoptées par la Chambre vendredi, ainsi que 126,5 milliards de dollars pour des opérations imprévues à l'étranger, essentiellement pour l'armée.

L'adoption de cet ensemble de mesures «représente une victoire du compromis, une victoire pour le contribuable américain et une victoire pour le processus de financement» de l'État fédéral, s'est félicité le chef de la commission des finances du Sénat, Daniel Inouye.

Les leaders de la Chambre et du Sénat avaient trouvé un accord jeudi soir sur ces mesures budgétaires évitant ainsi une fermeture de certains services administratifs qui serait intervenue vendredi à minuit. La Chambre avait voté une mesure de financement provisoire de 24 heures pour lui laisser le temps d'agir. Un vote dans une seule des deux chambres suffit à empêcher le gouvernement à fermer ses services, selon des élus.

Les mesures adoptées financent pour l'essentiel le fonctionnement des ministères de l'Administration fédérale.

Une paralysie de l'État fédéral, qui serait intervenue à la veille des congés de Noël, aurait eu un impact néfaste sur l'économie du pays où le chômage reste élevé à 8,6% et la croissance encore vacillante.

Ni les républicains ni les démocrates, qui font campagne pour la présidentielle de novembre 2012, ne souhaitaient que cette énième crise budgétaire au Congrès ne se termine par un tel scénario.

Le Sénat américain a également voté samedi un ensemble de mesures prévoyant une extension d'une durée de deux mois de cadeaux fiscaux pour les classes moyennes, mais aussi une disposition controversée sur la construction d'un oléoduc géant entre le Canada et les États-Unis.

Les mesures ont été votées par 89 voix contre 10. D'un coût de plus de 30 milliards de dollars, elles prévoient aussi une extension des allocations chômage et une disposition pour éviter des coupes dans les remboursements des médecins qui soignent des patients dans le cadre du programme Medicare (assurance maladie pour les personnes âgées).

Réagissant en milieu de journée depuis la Maison-Blanche, M. Obama s'est gardé d'évoquer la question de l'oléoduc, se contentant de remercier les sénateurs d'avoir adopté cette extension des allègements fiscaux et une prolongation de l'assurance-chômage, et prenant date pour l'année à venir.

Depuis qu'une majorité républicaine s'est installée à la Chambre des représentants début 2011, plusieurs débats budgétaires avec l'administration présidentielle démocrate ont failli conduire à la paralysie du gouvernement et même l'été dernier à un défaut sur la dette souveraine des États-Unis.