Les États-Unis ne sont pas en passe de retourner à la récession, a estimé lundi Dennis Lockhart, un des dirigeants de la banque centrale américaine (Fed) pour qui l'économie du pays devrait continuer de croître mollement.

«Nous avons revu à la baisse notre prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) à court et moyen terme, mais nous nous en tenons à l'idée que l'économie va continuer de croître à un rythme très faible», a déclaré M. Lockhart, président de l'antenne de la Fed d'Atlanta (Sud-Est des États-Unis) à l'occasion d'un discours dans une ville de sa circonscription.

«En d'autres termes, nous ne prévoyons pas le commencement d'une contraction généralisée - une récession - mais je dois dire que le risque de récession est supérieur à celui que nous percevions il y a un mois ou deux», a-t-il ajouté, selon le texte de son allocution transmis à la presse.

Pour M. Lockhart, toute la question est de savoir si l'on a affaire à «un ralentissement temporaire dans un environnement plus général d'amélioration de la croissance» ou à un «ralentissement plus persistant».

S'ajoutant à la baisse de la note de solvabilité des États-Unis décidée par l'agence d'évaluation Standard and Poor's et aux inquiétudes concernant l'Europe, cette incertitude a contribué à l'agitation des marchés des deux semaines dernières, estime-t-il, appelant «à ne pas tirer de conclusion hâtive».

Il a tenu à «assurer que la Réserve fédérale n'était pas à cours de munitions, dans le cas où des mesures supplémentaires de soutien à la croissance viendraient à être nécessaires».

Face au ralentissement économique et à la crise sur les marchés, la Fed a promis le 9 août de maintenir «au moins jusque mi-2013» son taux directeur quasi nul en vigueur depuis décembre 2008 et a annoncé qu'elle envisageait d'en faire plus pour contrer une éventuelle dégradation prolongée de la conjoncture.