Le fondateur du fonds d'investissement américain Galleon, Raj Rajaratnam, accusé de délits d'initiés ayant rapporté plus de 45 millions de dollars, a été reconnu coupable aujourd'hui par un jury populaire, au terme d'un long procès organisé à New York.

M. Rajaratnam, qui avait comparu libre 18 mois après son arrestation, a été laissé en liberté sous caution. Sa peine devrait être prononcée le 29 juillet.

Il encourt 25 ans de prison et plus de 100 millions de dollars d'amende pour les 14 chefs d'accusation desquels il a été reconnu coupable.

M. Rajaratnam, un milliardaire d'origine sri-lankaise âgé de 53 ans, était accusé d'avoir piloté des transactions illégales, sur la base de fuites d'informations confidentielles sur des sociétés cotées, un stratagème qui a rapporté «environ 45 millions de dollars» entre 2003 et 2009, sans compter des dizaines de millions de dollars supplémentaires en pertes évitées.

Seul accusé dans ce procès, M. Rajaratnam, resté impassible audition après audition, n'avait pas été appelé à la barre par les avocats défendant son dossier.

Le procès s'était ouvert le 8 mars, et les jurés ont mis plus de deux semaines à parvenir à une décision.

L'accusation avait bâti son dossier sur de nombreux enregistrements de conversations téléphoniques. «Vous avez entendu que les preuves les plus évidentes sont venues d'enregistrements, la preuve la plus puissante de la culpabilité du prévenu est sa propre voix», avait souligné le procureur adjoint Reed Brodsky lors de sa plaidoirie finale.

L'accusation avait également fait témoigner plusieurs personnes ayant déjà plaidé coupable dans ce dossier.

La défense de son côté avait tenté de faire valoir que M. Rajaratnam n'avait rien fait d'illégal, et avait décidé ses opérations de marché sur la base de recherche conduite de façon légitime et sur des informations publiques

«La démonstration de l'accusation réside dans la fiction selon laquelle les négociations entre sociétés ne sont jamais rendues publiques avant le communiqué final des entreprises», avait déclaré un avocat de M. Rajaratnam, John Dowd. «Ce n'est pas ainsi que les choses se passent dans la vraie vie», avait-il fait valoir.