Kevin Warsh a présenté sa démission du Conseil des gouverneurs de la banque centrale américaine (Fed), indique un communiqué officiel publié à Washington.

«Kevin Warsh a annoncé son intention de démissionner du Conseil des gouverneurs du Système de réserve fédéral au 31 mars 2011 ou autour de cette date», indique la Fed dans ce communiqué.

La banque centrale a transmis à la presse un fac-similé de la lettre de démission laconique adressée par M. Warsh au président des États-Unis Barack Obama, dans laquelle l'intéressé ne précise pas les raisons de sa décision.

M. Obama a déjà nommé quatre des six gouverneurs actuels de la Fed, dont son président, Ben Bernanke, qu'il a reconduit dans ses fonctions.

S'il accepte cette démission, cela le mettra en mesure d'avoir nommé six des sept gouverneurs de la Fed. Le Congrès examine depuis plusieurs mois sa proposition de nommer Peter Diamond, lauréat du prix Nobel d'économie 2010, au fauteuil actuellement vacant au Conseil.

M. Warsh avait été nommé par le prédécesseur de M. Obama, George Bush fils, dont il fut un temps l'un des conseillers en matière d'économie. Il avait pris ses fonctions à la Fed en février 2006. Son mandat courrait jusqu'au 31 janvier 2018.

Agé de 40 ans, il a été le plus jeune gouverneur jamais nommé à la Réserve fédérale. La durée habituelle d'un mandat à la Fed est de 14 ans, mais bien souvent les gouverneurs s'en vont avant la fin et se servent de leur expérience à la banque centrale comme d'un tremplin vers d'autres fonctions dans le privé.

Le président de la Fed, Ben Bernanke, a loué la «connaissance aiguë» des marchés financiers de M. Warsh - ancien banquier d'affaires chez Morgan Stanley - soulignant qu'elle s'était révélée «inestimable pendant la dernière crise».

M. Warsh représentait la Fed aux réunions du Groupe de Vingt (G20).

Aux réunions du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC), M. Warsh suivait généralement l'avis de M. Bernanke, revèle Michael Gaspen, économiste de Barclays Capital.

Son départ pourrait donc signifier «une voix de moins en faveur de mesures d'assouplissement monétaire supplémentaires dans le cas où celles-ci se justifieraient aux yeux du président de la Fed», ajoute-t-il.

Alors que la Réserve fédérale poursuit une politique ultra-accommodante critiquée tant en Amérique qu'à l'étranger, M. Bernanke a déclaré mercredi que son institution pourrait envisager de racheter plus d'obligations du Trésor américain qu'elle n'a prévu de le faire si le besoin se faisait encore sentir de soutenir la reprise et d'éviter une déflation.