Le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner a prédit mercredi pour son pays une croissance économique qui devrait être «environ deux fois» celle de l'Europe et du Japon.

«Nous devrions croître à un taux qui sera à peu près la moitié de celui des grandes économies émergentes, mais environ deux fois celui de l'Europe et du Japon», a déclaré M. Geithner lors d'un discours à Washington.

Il n'a pas précisé sur quelle période portait cette prévision.

«Alors que de nombreuses grandes économies sont toujours confrontées au défi de la reconstruction après la crise, beaucoup d'économies émergentes sont toujours au stade préliminaire de ce qui devrait être une longue période de croissance économique très rapide, avec des revenus en augmentation entraînant une demande croissante de ressources et de capitaux d'investissement», a affirmé le secrétaire au Trésor.

«La croissance des États-Unis se situe entre ces deux chemins divergents», a-t-il jugé.

Le gouvernement américain doit publier en février de nouvelles prévisions économiques à l'occasion de la présentation de son projet de budget pour l'exercice 2011-2012.

La banque centrale (Fed) prévoit pour sa part une croissance légèrement meilleure cette année qu'en 2010, où elle devrait se situer sous les 3%. Selon l'institution, elle devrait atteindre fin 2011 un rythme de 3 à 3,6% en glissement annuel.

Pour la zone euro, la Banque centrale européenne prévoit une croissance de 1,4% en 2011. Pour le Japon, la Banque du Japon prévoit 1,8% sur l'exercice 2011-2012 (avril à mars) et le gouvernement 1,5%.

Interrogé après son discours sur le danger de voir la crise de la dette publique en Europe menacer la croissance mondiale, M. Geithner a dit sa confiance dans les dirigeants du continent.

«Je pense qu'ils reconnaissent qui si on prend du retard sur les forces fondamentales (des marchés financiers) qui entraînent ces pressions, c'est beaucoup plus difficile à résoudre, beaucoup plus compliqué, beaucoup plus coûteux», a-t-il expliqué.

«Donc je pense qu'ils n'ont pas envie de répéter les choix des premiers mois de l'année dernière. C'est la façon dont je perçois les choses», a-t-il poursuivi, en référence aux atermoiements du début 2010 face à une crise qui s'empirait jour après jour en Grèce sans que les Européens ne se mettent d'accord sur la façon d'aider le pays.

«Pour la croissance de l'Europe dans son ensemble, ce qui compte c'est de savoir à quelle vitesse croissent les grandes économies - l'Allemagne, la France, l'Italie, l'Espagne - et à quel point ils vont réussir restaurer la confiance dans leur capacité à affronter ces défis», a indiqué le ministre.